Par Amanda Ohrt

À l’occasion du Festival des neiges, l’Université d’Ottawa (U d’O) a eu le plaisir de recevoir Joannie Rochette comme conférencière-invitée. Patineuse artistique et championne olympique, la femme de 30 ans a aussi permis aux étudiants de patiner avec elle lors d’une séance de patinage ouverte à tous.

Rochette a entamé la conférence en parlant de ses débuts en patins. Selon elle, son évolution est le résultat de sa nature compétitive, un trait de caractère qui s’est développé depuis son plus jeune âge. Très jeune, elle a commencé à se donner des petits objectifs, faciles à atteindre, ce qui la motivait un peu plus chaque jour. Son premier but a été d’obtenir le manteau de l’Équipe du Québec.

Talent précoce

Pour atteindre son objectif, Rochette décide alors d’innover et de tenter un exercice très difficile à son âge. À seulement dix ans, la jeune Montréalaise surprend les juges avec un double axel, un saut compliqué et généralement pratiqué qu’à partir de l’âge de 18 ans. Pour maitriser ce mouvement, elle a dû s’entrainer en cachette, un effort qui s’est avéré payant puisque cela lui a donné la première place au championnat provincial, ainsi que le manteau auquel elle aspirait. Rochette se dit particulièrement fière de cette histoire.

L’athlète a insisté sur l’importance des entraineurs qui l’ont accompagnée tout au long de son parcours, dont Manon Perron, qui l’a vue évoluer et qui lui a appris les meilleures méthodes d’entrainement. De 13 à 18 ans, Rochette a vécu dans un cadre rigide qui lui permit « d’apprendre à perdre et à gagner ».

Perron disait de Rochette qu’elle était un « diamant brut qui avait besoin de beaucoup de polissage ». Avec Perron, Rochette dit avoir appris que le patinage était un travail d’équipe, et cela s’est rapidement fait sentir sur le plan des résultats.

Inattendu

Après un différend qui n’a pas duré, mais qui a fait en sorte qu’elle se soit retrouvée sans entraineuse à l’un de ses premiers Jeux olympiques, la patineuse s’est réconciliée avec son entraineuse afin de préparer l’édition de Turin en 2006.

C’est avec émotion qu’elle a expliqué aux dizaines d’étudiants présents comment sa cinquième place à Turin lui a fait prendre conscience que le podium était dans ses cordes.

À Vancouver en 2010, Rochette était dans une forme optimale, or c’était sans compter le décès soudain de sa mère, quelques jours à peine avant le début des simples. Lorsque ce fut le temps de monter sur la glace, Rochette a livré une prestation lourde d’émotions qui lui a permis de remporter la médaille de bronze. Elle a conclu en ajoutant que, pour réussir, il faut être flexible et savoir contourner les obstacles.

Kathryn Gregoire, patineuse et étudiante en deuxième année en Marketing, a trouvé « très intéressant le fait que Rochette vienne parler aux étudiants sur le campus de l’Université » et espère qu’un tel type d’évènement se reproduise. L’étudiante confie d’ailleurs espérer que les conférences de ce genre continuent d’offrir un contenu de qualité et que plus de personnes connues viennent à Ottawa pour parler aux étudiants.

Suite de la conférence, Rochette s’est dirigée vers la patinoire du complexe sportif. Amicale, l’Olympienne a pris le temps de faire une séance photo avec ses fans et de montrer l’étendue de son talent avec de courtes performances dignes de son rang d’étoile olympique.

Au sujet de ses plans d’avenir, elle a expliqué vouloir retourner aux études et a affirmé qu’elle ne prévoyait pas continuer les compétitions majeures. Cela dit, elle fera encore des spectacles et des conférences.

En plus de sa pointe d’humour, la championne a marqué l’auditoire avec un discours inspirant et quelques pirouettes dont elle a le secret.