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Par Mathieu Tovar-Poitras – Journaliste
CONFÉRENCE
Le 20 mars dernier, dans le cadre de la Journée internationale de la francophonie, l’Université d’Ottawa a accueilli Jean-Paul Willaime, professeur et directeur de recherche émérite, afin de présenter une conférence sur la francophonie et sa relation avec le religieux. La Rotonde vous présente un retour sur cette rencontre qui a su attirer environ 80 individus, dont le recteur de l’Université, Jacques Frémont.
Ouverte à toutes et à tous et gratuite, la conférence comptait dans son public de nombreux dignitaires étrangers en plus de membres de la haute administration de l’Université d’Ottawa, lui donnant ainsi un ton plutôt formel.
Martin Meunier, professeur et organisateur de l’évènement, explique que l’évènement a été rendu possible grâce à « un partenariat incluant, entre autres, le rectorat et la Chaire de recherche Québec, francophonie canadienne et mutations culturelles ».
C’est d’ailleurs Jacques Frémont qui a ouvert la conférence en déclarant : « Notre université se veut laïque, pour la protection du français et visant la promotion du bilinguisme. » Il a ensuite libéré le podium pour le conférencier et éminent sociologue des religions, Jean-Paul Willaime.
« La francophonie n’a pas de religion »
Selon Willaime, la francophonie s’est conjuguée à la religion notamment en raison de l’influence du catholicisme français. « La francophonie n’a pas de religion, mais le français est une langue importante du catholicisme et au sein du réseau diplomatique du Vatican », a-t-il expliqué.
Pour le professeur, la laïcité repose sur trois principes structurants : la liberté, la non-discrimination et l’autonomie respective de l’État et de la religion. « En somme, la laïcité de l’État ne se veut pas une imposition de la sécularisation de la société civile », a-t-il soutenu.
Willaime a ensuite pris le temps de donner son avis sur la polarisation entourant la laïcité et la religion musulmane dans le cadre de la francophonie. Le conférencier a notamment dénoncé les accommodements « raisonnés » adoptés en France au détriment des accommodements raisonnables prônés au Québec.
Alors que la conférence tirait à sa fin, Jacob Legault-Leclair, étudiant en sociologie et en communication, s’est dit ravi de l’évènement : « C’était intéressant d’écouter l’avis de Willaime sur le sujet de la laïcité au sein de la société québécoise et francophone. »