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Déconstruire « l’islam comme problème public »

30 janvier 2017

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CONFÉRENCE

Par  Yasmine Mehdi – Cheffe Actualités

Le 25 janvier dernier, Valérie Amiraux, chaire de recherche du Canada en études du pluralisme religieux, donnait une conférence à l’Université d’Ottawa. Son thème? La place du commérage dans les conversations publiques sur l’islam, en France comme au Québec. Retour sur un évènement dont la pertinence s’est vue réaffirmée au vu de l’actualité internationale.   

Définir la radicalisation

Les thèmes abordés par la professeure Amiraux lors de son allocution étaient divers : de la réaction des hommes politiques québécois lors de la polémique entourant le burkini, à la montée du discours islamophobe à l’aube des élections présidentielles en France, en passant par les rumeurs quant au lieu de naissance de Barack Obama.

Pour l’universitaire, qui a d’emblée défini la radicalisation comme « une conversation qui s’arrête », la construction de l’islam comme un problème public passerait par plusieurs étapes, notamment celle du commérage.

« Le commérage nous rend familiers avec quelque chose dont on n’a pas forcément été témoin. […] Quand je dis quelque chose sur Lady Gaga, elle n’est pas là. C’est la même chose avec les femmes voilées. C’est vrai dans les commissions parlementaires. C’est vrai dans les tribunaux. Ces femmes ne participent pas à la conversation », a-t-elle déclaré.

Le rôle de la recherche à l’heure du commérage

Alors que la circulation d’informations dont la véracité est difficile à affirmer s’intensifie, Valérie Amiraux a confié à La Rotonde qu’elle considérait que son rôle de chercheuse comme étant « d’instruire, mais aussi d’informer la société, de rendre à la communauté ».

Celle qui ne dit fréquenter « que très marginalement les médias » dénonce également le fait qu’elle ne puisse que rarement parler de ses recherches sans être contrainte de prendre position.

« Comme si sur ce sujet, proposer une analyse à froid était devenu impossible tellement la polarisation est forte », s’est-elle désolée.  Un constat qui prend tout son sens alors que les débats quant au décret antiréfugiés de Donald Trump font rage.

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