Conférence de Bruny Surin | Un athlète qui veut passer le témoin
– Par Louis-Charles Poulin –
Le sprinteur et médaillé olympique, Bruny Surin, était de passage à l’Université d’Ottawa la semaine dernière. Lors d’une conférence, l’athlète canadien avait un message à transmettre et c’est celui de croire en soi, d’être persévérant et de ne jamais abandonner son rêve.
L’athlète natif d’Haïti a quitté sa terre natale pour s’établir à Montréal à l’âge de sept ans. Quelques années plus tard, lorsqu’il regardait les Jeux olympiques à la télévision, Bruny Surin fut émerveillé par le sprinteur américain, Carl Lewis, dix fois médaillé olympique. À l’âge de 17 ans, Bruny Surin décida de s’entraîner pour réaliser son rêve. « Un jour, j’ai dit ouvertement : je veux aller aux Jeux olympiques et sauter et courir plus vite que mon idole Carl Lewis », a souligné Bruny Surin. « 99,9 % des gens me disaient d’être réaliste et que mon rêve était impossible », raconte-t-il, bien heureux aujourd’hui de ne pas s’être laissé influencer par les gens à l’époque. L’athlète déplore le fait que trop de gens sont négatifs et se laissent décourager par les autres. « Il faut rêver en couleur et avoir confiance en soi », croit-il. « La seule personne qui peut vous empêcher de réaliser votre rêve c’est vous », ajoute-t-il.
Les quelques personnes présentent à l’évènement semblaient avoir apprécié le message véhiculé par Bruny Surin. « Lorsqu’on rencontre des gens comme lui, on retient toujours des mots clés ou un slogan et ça nous reste en tête. J’ai bien aimé lorsqu’il a dit : » La personne que je me vois être est la personne que je vais être. » Je trouve ça puissant et inspirant comme citation », a mentionné une dame venue écouter le codétenteur du record canadien au 100 mètres. « J’étais vraiment captivé tout au long de sa conférence et ce fut excitant de lui parler par la suite », a confié un admirateur après avoir demandé un autographe au conférencier.
Bruny Surin réalise son rêve
Aujourd’hui, Bruny Surin est fier de raconter qu’après avoir fait de nombreux sacrifices et travaillé fort, il a atteint son rêve et bien plus. En 1993, il a remporté son premier titre mondial. Ensuite, en 1996, Bruny Surin et trois de ses coéquipiers canadiens ont été nettement négligés par l’opinion publique pour remporter l’épreuve de relais 4 x 100 mètres lors des Jeux olympiques d’Atlanta. « On s’est dits que pour gagner cette médaille d’or, il fallait jouer le tout pour le tout et prendre un risque. On s’est regardés dans le blanc des yeux et on s’est dits » sommes-nous confortables de faire l’échange du témoin sur 25 pas à la place de 27 pas » », se remémore Bruny Surin, qui avait expliqué préalablement qu’il était beaucoup moins risqué de faire l’échange du témoin sur 27 pas, mais aussi moins rapide. À la surprise générale, l’équipe canadienne a devancé les Américains et les Brésiliens et a gagné la médaille d’or. « C’est la confiance qu’on a eue qui a fait toute la différence », estime-t-il. En 1999, Bruny Surin a établi son meilleur temps en carrière sur une distance de 100 mètres, soit 9,84 secondes. Cette marque représente encore de nos jours le record canadien et aussi le moment que Surin a atteint son rêve de courir plus vite que son idole. En 2002, Bruny Surin s’est retiré définitivement de la compétition et il a été intronisé au Temple de la renommée olympique du Canada, une décennie plus tard.
« Je veux donner en retour »
Aujourd’hui, Bruny Surin se promène un peu partout pour donner des conférences dans le but d’inspirer les gens dans la réalisation de leurs projets. Il a aussi créé sa propre fondation qui vient en aide aux athlètes de différents sports et qui souhaitent performer à des niveaux élevés. « On fait des camps d’entraînement et on remet des bourses aux athlètes qui veulent se rendre au plus haut niveau », soutient-il. « On est dans un pays rempli d’opportunités et où l’on peut accomplir n’importe quoi. C’est ça que mon entraîneur et mes parents m’ont enseigné et c’est ça que je veux transmettre aux jeunes par ma fondation et mes conférences. […] Moi j’ai eu ma chance quand j’étais jeune et maintenant je veux donner la chance à ceux qui viennent me voir » ajoute Bruny Surin. Il est également gérant d’athlètes, dont celui de Kallie Humphries, qui participera aux Jeux olympiques de Sotchi en bobsleigh.