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Par Polina Tarasenko
Le 12 janvier dernier, le Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne organisait une conférence dont l’objectif était de répondre à la question suivante : « Que signifie le discours sur les droits de la personne pour les politiques canadiennes sur l’immigration et l’accueil des réfugiés? » Retour sur un évènement qui a su attirer une trentaine de curieux et curieuses, étudiant.e.s comme professeur.e.s.
C’est dans le cadre d’une série de conférences sur l’histoire des réfugiés que la conférencière et professeure agrégée au Département d’histoire de l’Université Western, Stephanie Bangarth, a livré une allocution jeudi dernier. Elle-même descendante de réfugiés ayant fui la révolution hongroise de 1947, la professeure a livré un témoignage historique teinté d’anecdotes personnelles qui ont fait sourire son public à plus d’une reprise.
Meredith Terretta, titulaire de la chaire Gordon F. Henderson en droits de la personne et professeure en histoire, était l’une des organisatrices de l’évènement. S’intéressant elle-même aux flux migratoires, Terratta s’est dite heureuse de constater que l’évènement avait permis de « voir [ses] sujets de recherche prendre vie », grâce aux nombreuses interactions entre des personnes intéressées par les questions de droits de la personne, d’histoire et de migration.
Ainsi, pendant un peu plus d’une heure, la professeure Bangarth a évoqué trois grandes vagues de réfugié.e.s que le Canada a connues au 20e siècle, soit celle de 1956 provenant de Hongrie, celle de 1923 provenant de Chine et celle de 1973 provenant du Chili.
Si l’identité canadienne d’aujourd’hui se dit résolument multiculturelle, Bangarth a rappelé que certains groupes d’immigrants n’ont pas été reçus à bras ouverts. En effet, en 1923, le gouvernement canadien a adopté une loi visant à arrêter l’afflux de réfugiés chinois fuyant la guerre. Ce n’est qu’en 1967 qu’un acte bannissant tout profilage racial a été mis en place.
Bien que le progrès réalisé depuis lors soit incontestable, Bangarth soutient que le gouvernement canadien fait encore trop peu sur la question des réfugiés. Citant notamment les bienfaits économiques apportés par l’immigration, la conférencière a appelé son public à s’engager politiquement : « Il n’y a pas de gestes insignifiants, chaque geste compte », s’est-elle exclamée.
La prochaine conférence sur l’histoire des réfugiés se tiendra le 15 février prochain et traitera des migrations en Nouvelle-France au 17e siècle.