Conférence | Bilinguisme : Débat autour de la politique fédérale
– Par Sinda Garziz –
Cinq années après le lancement de la feuille de route pour la dualité linguistique canadienne en 2008, se tient une conférence à l’Université d’Ottawa (U d’O) pour discuterdes enjeux de ce projet, de ses perspectives futures et de ses limites. Nous avons pu recueillir quelques informations sur ce sujet par l’entremise de Docteure Linda Cardinal, détentrice de la chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques à l’U d’O et organisatrice de cette conférence, un projet censé consolider le bilinguisme.
La Feuille de route des langues officielles du Canada a été lancée en 2008 par le gouvernement canadien. Ses objectifs officiels sont de promouvoir les deux langues officielles du Canada et de soutenir les communautés de langue officielle, ce qui a couté 1,1 milliard de dollars.
Trente-deux programmes et activités ont été efficacement mis en œuvre selon le rapport de 2012. Ces activités ont touché à trois secteurs en particulier : l’éducation, l’immigration et la vie communautaire.
Cela n’empêche que la dernière version de la feuille de route publiée en mars dernier a suscité quelques réactions, d’où l’idée d’organiser cette conférence. Avant tout, la rencontre avait un objectif pédagogique. Ce fut une opportunité de regrouper des acteurs de différents milieux et secteurs touchés par ce projet : les gens des communautés, les responsables du gouvernement et du milieu universitaire, incluant les étudiants, pour les amener à mieux comprendre, discuter et évaluer les différentes dimensions de la feuille de route, ainsi que voir s’il y avait un discours commun entre eux.
Des résultats mitigés
Deux réactions importantes, relatives à la durée du projet, ont été relevées lors de ces discussions. Les programmes et activités de la feuille de route s’étendent sur une durée de cinq ans seulement et ne visent pas le long terme. Cela n’est pas suffisant pour atteindre les objectifs mentionnés, d’où le décalage entre ce qui a été mentionné dans la feuille de route et ce qui est nécessaire sur le plan local concernant le soutien des communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Puis, il y a aussi des interrogations que la feuille de route a suscitées chez les universitaires et qui nécessiteraient encore de la recherche. Une des problématiques souvent mentionnées à ce sujet est le manque de financement. « Nous trouvons dommage que la feuille de route ne consacre pas de financement pour la recherche », déclare Mme L. Cardinal. Le rôle effectif de cette politique dans l’amélioration des conditions des communautés linguistiques minoritaires ou dans l’intégration des nouveaux arrivants reste donc à évaluer.