Concert de l’Ensemble Jazz de l’ADEMSA : Des jeunes talents prometteurs
– Par Samuel Poulin –
C’est malgré l’intempérie hivernale de mercredi dernier que l’Ensemble Jazz de l’Université d’Ottawa (U d’O), en collaboration avec l’Association des étudiants en musique (ADEMSA), s’est offert en concert à la salle Freiman du pavillon Perez. Sous la direction du professeur Yves Laroche, le groupe d’étudiants a joué pendant un peu moins d’une heure devant une petite foule d’une quarantaine de personnes.
« Cette année, je présente un ensemble de musiciens très jeunes, l’un des plus jeunes que j’ai dirigé », a confié M. Larouche, qui en est à sa 13e année à la direction de l’Ensemble Jazz. Le professeur de l’U d’O, originaire de Pine Falls au Manitoba, a pris le rôle de bassiste, livrant le rythme pour l’Ensemble, qui était également composé de cinq saxophonistes, d’un clarinettiste, d’un violoniste, d’un percussionniste, d’un guitariste et de trois pianistes.
C’est avec « Turnaround », un standard du Jazz composé par le grand Ornette Coleman, que l’Ensemble a donné le coup d’envoi à l’après-midi, une pièce enjouée et réflectrice du Free Jazz dont Coleman fut l’un des pionniers.
Tour à tour, les musiciens ont pu exprimer tout leur talent, se permettant chacun des passages en solo durant quelques-uns des morceaux. D’emblée, la clarinette et le violon se sont partagé une valse du genre jitter-bug, au rythme de la basse et de la batterie, une performance très bien exécutée et qui a failli faire danser l’audience. Les saxophonistes ont quant à eux pu s’illustrer avec la fameuse composition du Horace Silver 5tet, « Song For My Father », alors que « Soft Hands » a mis en vedette l’habile doigté des pianistes.
« Nous encourageons l’improvisation chez nos étudiants », a expliqué le professeur Larouche, entre deux morceaux. « Ça permet un meilleur processus de création, une chose que nous valorisons. » L’une de ces créations, « Yo Funky Manual Riff », fut d’ailleurs l’une des performances les plus cadencées de l’Ensemble, surprenant par un passage de percussions à la batterie et au tam-tam, rappelant étrangement le récital de John Bonham dans le classique « Moby Dick ».
Pour la fin, l’Ensemble Jazz a agréablement modelé une composition de Johann Sebastian Bach au piano pour servir d’introduction au « Tempus Fugit », un morceau du célèbre Bud Powell, concluant ainsi le concert sur une note joviale.
Malgré une humble assistance, les pièces furent accompagnées par les applaudissements des admirateurs, qui ont profité d’un spectacle guilleret et entrainant pour se divertir et se distraire de l’hiver qui est brusquement apparu.