Crédit photo Loic Gauthier Le Coz
Par: Gabrielle Lemire, cheffe Arts et culture
Si vous avez entendu une voix d’ange dans l’écho du son cristallin d’une auto-harpe, alors vous êtes tombé.e sur l’artiste Pomme qui s’arrêtait le temps d’une soirée au Petit Chicago. La Rotonde vous livre sa perspective d’une soirée de découvertes musicales.
C’est vers 22h00 que Pomme a fait son apparition, seule sur scène dans toute son authenticité. Un éclairage aux chandelles, chaleureux malgré le verglas à l’extérieur, tissait un chrysalide emprisonnant les spectateurs fascinés. Calme et posée, l’artiste s’abandonne vraiment à son public et dégage une honnêteté troublante.
Que ce soit sur scène ou en « sessions montréalaises » où Pomme reprend ses titres avec des artistes québécois, croiser son chemin implique de pénétrer dans un monde où tout est poésie, délicat mais affirmé à la fois. Minuscule sur scène, mais à la voix si grande, Pomme est avant tout un personnage intrigant.
Ne plus toucher terre
Le contrôle vocal et le timbre envoûtant et sensuel de la voix de Pomme semblait garder toute la salle en suspens. « J’arrive sur scène et c’est minimaliste, il n’y a pas de déguisement, je suis juste moi, sans artifices, alors j’ai l’impression que les gens se sentent inclus. C’est vraiment agréable d’avoir un public aussi attentif », affirme l’artiste. En effet, pas un seul murmure ne troublait la performance intime de l’artiste dans le bar rempli à craquer.
Après avoir invité les spectateurs dans son univers avec quelques chansons de son album À peu près, Pomme a invité sur scène, contre toute attente, son ex-copine, Safia Nolin, qu’elle a rencontrée en 2015. Complices, leurs voix s’entremêlaient tout naturellement sur une reprise de Qui a tué grand-maman, de Michel Polnareff.
Pomme se confie sur Nolin : « Déjà, avant de la rencontrer, j’étais vraiment sensible à sa musique, je trouvais qu’elle nous mettait dans une honnêteté brute que je trouve incroyable et qu’elle était archi-authentique. En France, c’est difficile de trouver des artistes comme ça. »
Tout comme Nolin, Pomme souhaite se plonger encore davantage dans le minimalisme caractéristique de ses apparitions sur scène. « Je suis toujours dans cette quête de la vérité, si on veut. C’est plus moi, parce que je grandis et je fais de plus en plus ce que je veux », explique l’artiste.
Découvrir Sara-Danielle
Le timbre clair de la voix de Sara-Danielle, en première partie, réchauffait le public pour la performance de Pomme. Sur des rythmes électro et soul, l’artiste originaire d’Ottawa nous présentait un nouveau style musical bien à elle, qu’elle a baptisé la « ginger soul », inspirée du soda au gingembre.
« Je trouve ça pétillant, je trouve ça énergique et c’est tout à la fois », explique Sara-Danielle. Elle écrit uniquement en anglais, puisque c’est une langue qui l’interpelle au niveau musical, et se dit très influencée par les rythmes afro-américains. Celle-ci fait définitivement partie des artistes qui ne se limitent pas à une seule catégorie.
Sara-Danielle est d’ailleurs très flexible ; les arrangements musicaux varient selon la salle où elle joue et le public afin de donner une expérience complètement unique à chaque spectacle. La réception du matériel de l’artiste a d’ailleurs semblé très positive au Petit Chicago samedi.
« J’étais allée à Montréal justement parce qu’il y avait une moins grande scène culturelle ici quand je suis partie. Maintenant, je reviens et je trouve ça le fun parce que c’est en train de se développer », confie Sara-Danielle.
Après une soirée figée dans le temps, Pomme et Sara-Danielle replongent toutes les deux dans la création. Sara-Danielle, avec un EP qui verra le jour en 2019. Pomme, de son côté, souhaite plus de minimalisme sur son second album. S’attendre à la même atmosphère intime qu’elle priorise sur scène sur un album à découvrir en 2019.