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Procrastination

Commission sur le Ministère de la Transparence du Québec

20 novembre 2013

– Par Les Ftx de Troubles –

Le gouvernement québécois ne sait plus où donner de la tête. N’ayant que la collusion, la corruption et le désir de transparence en tête, les divers organes et créatures de l’administration publique provinciale avancent à reculons depuis quelques temps. Revenu Québec abuse de ses pouvoirs, l’Assemblée nationale ne pense qu’à son projet de loi 61 puis les activités de la Commission Charbonneau s’éternisent.

La transparence, oui, mais à quel prix? Le projet de loi 61, ayant comme objectif de récupérer les sommes « volées » des entrepreneurs en construction lors de l’attribution de contrats publics, risque d’engendrer des coûts faramineux. Marois semble croire que cela permettra au gouvernement de récupérer des « centaines de millions » et, selon M. St-Arnaud, l’on n’hésitera pas à intenter des recours civils. L’intention n’est pas mauvaise, mais il faut penser au-delà des sommes à récupérer. Parti comme ça, ce seront les contribuables québécois qui en sortiront encore une fois les grands perdants, tout comme l’ont été les contribuables canadiens lors du scandale du Sénat relativement aux frais non justifiés réclamés par certains membres, trois deux de pique en particulier : les frais d’enquête de la firme Trèsmoîtte et Touche avaient dépassé le total des frais remboursés par les sénateurs fautifs. Bref, si l’on additionne le temps investi par les juristes pour rédiger le projet de loi et le modifier, le temps pris par les parlementaires pour discuter du projet de loi, proposer des modifications et l’adopter, les frais judiciaires encourus lors des futures poursuites civiles ainsi que tous les frais administratifs inhérents à l’application de cette future loi, combien coûtera tout cela? Nous n’avons pas la réponse, mais nous ne sommes pas sans savoir qu’au final, cela se comptera en millions. Et si tout le monde se concentre sur ces débats, on ne pourra plus s’occuper de nos autres préoccupations si importantes, telles s’assurer de la suprématie de la Charte des valeurs pour purifier notre Belle Province! Pensons à nos pauvres Hérouvillains.

Comme si une commission avec « immunité des témoins » n’avait pas suffi à remplir le quota de perte de réputation des entrepreneurs impliqués dans ces systèmes de collusion et de poursuites judiciaires, il faudrait en plus faire un investissement douteux des fonds publics pour peut-être récupérer des sommes dont certaines sont probablement déjà disparues? Risqué. En plus, à voir Revenu Québec abuser de ses pouvoirs et de ses ressources afin d’atteindre ses quotas de récupération d’impôts, poussant même les entreprises à la faillite, il nous est difficile de ne pas imaginer les futurs gestionnaires de ce que deviendra le projet de loi 61 abuser de leurs nouveaux pouvoirs afin de tenter désespérément de réclamer des sommes à Pierre et Jean-Guy qui exploitent en toute droiture une petite entreprise reliée à la construction. D’autant plus que, quand Revenu Québec est condamné à payer des dommages, c’est notre argent qui y goûte. C’est pas des caves, à Revenu Québec!

Le temps n’est plus à punir, il est à prévenir. Nous avons besoin de diligence de la part des gestionnaires, des ombudsmans et des divers vérificateurs publicsainsi que des sanctions pénales considérables en cas de non-respect des normes et règles d’éthique et de transparence pour les entreprises fautives et pour dissuader ceux qui sont tentés par le côté obscur. On doit se servir de la Commission Charbonneau pour apprendre et améliorer les différents systèmes d’attribution de contrats et non pour régler de vieux problèmes politico-personnels et manipuler les chiffres afin de les présenter d’une façon faussement favorable aux prochaines élections.

Nos lecteurs les plus perspicaces noteront que nous avons omis de discuter de l’affaire Guy Turcotte. En effet, étant donnée notre position concernant ce dossier, nous avons préféré nous abstenir de tout commentaire pour éviter de sombrer dans la diffamation ou de publiquement affirmer que nous lui souhaitons des barres de savon bien glissantes en prison.

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