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Clubs étudiants-Un manque d’espace coûteux

22 septembre 2014

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– Par Soraya Benchekroun-

À l’occasion de la Semaine des clubs, les étudiants de l’Université d’Ottawa (U d’O) ont pu se familiariser avec plusieurs des quelque 300 clubs étudiants du campus. En dépit de leur enthousiasme, plusieurs de ces clubs étudiants souffrent de problèmes de coordination avec l’Université, et ce, année après année. La Rotonde a enquêté sur les défis liés à la réservation de salles et au financement.

                  Puisque les clubs occupent une part importante de l’engagement universitaire pour la communauté étudiante, la promotion de ceux-ci représente une priorité pour la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). Gwen Madiba, coordonnatrice des clubs à la FÉUO, indique que les clubs, chacun fondé et géré par les étudiants, « participent activement à la vie étudiante de l’Université et façonnent l’image de cette dernière ».

                  Malgré la présence d’une coordination professionnelle et rémunérée, les dirigeants des clubs se disent frustrés par certains aspects de leur gestion. Une source commune de ces difficultés réside dans la réservation de salles. La Société étudiante de débat français de l’Université d’Ottawa (SEDFUO) organise un tournoi de débats annuel qui attire des étudiants de diverses universités. Audrey Acena, membre de l’exécutif de la SEDFUO, constate l’importance de ce tournoi, non seulement pour ses membres qui y trouvent une parole, mais aussi pour la réputation et la notoriété de l’Université d’Ottawa. Cependant, la SEDFUO fait face aux mêmes problèmes année après année, soit l’incapacité de l’Université à fournir des salles aux clubs et le coût « aberrant » pour la location de salles auquel les clubs sont assujettis.

                  Mme Acena explique que « chaque club dispose de 15 salles gratuites » par année. Dans le cas de la SEDFUO, un problème majeur se pose dans cette délimitation du nombre de salles gratuites. Dans un premier temps, « le club effectue des rencontres hebdomadaires, ce qui laisse le nombre de salles restantes après ces rencontres égal à zéro », explique-t-elle. Dans un deuxième temps, pour le déroulement du tournoi annuel, Mme Acena souligne que « le club a besoin de 15 salles supplémentaires qui lui sont créditées à un montant de 100 $ par salle, sans compter la location d’équipements multimédias et d’autres frais ».

                  La SEDFUO insiste sur « l’aberration » apparente dont elle est sujette. Elle se voit dans l’obligation de débourser de sa poche un montant annuel qui s’élève à 5000 $ pour pouvoir gérer un événement qu’elle juge « aussi bénéfique à l’image universitaire ».

               D’après la coordinatrice des clubs, le problème est « qu’il y a presque 300 clubs pour un nombre de salles restreint ». Elle ajoute que « la FÉUO n’a pas accès à toutes les salles de l’Université et que la délimitation des prix et du nombre de salles de réservation gratuites est une affaire qui relève de l’ordre de la direction universitaire ». En effet, certains événements de l’Université sont réservés beaucoup plus à l’avance que ceux des étudiants. Les clubs ne reçoivent donc pas toujours la priorité. Mme Madiba explique que « certains étudiants ont parfois de la difficulté à comprendre ce phénomène », en affirmant que « la FÉUO reçoit entre 50 et 100 réservations de salle chaque jour », ce qui est difficile à coordonner.

                  Mme Madiba y trouve elle-même une injustice. « Là, il y a un problème dans le fait de demander à des étudiants de payer autant d’argent pour un événement qui, d’une certaine manière, participe à façonner la vie étudiante de l’U d’O ». Pourtant, elle ne prend pas sur soi la responsabilité de résoudre le problème. D’après elle, il en revient aux étudiants ou bien à l’exécutif de la FÉUO de résoudre le problème. « Il faut que les représentants étudiants communiquent avec la direction [de l’Université] pour négocier plus d’espace pour les

clubs », soutient-elle. La communication minimale entre les clubs et la direction jouerait au détriment de ceux-là.

En attendant une résolution réelle, la coordinatrice encourage les clubs à s’informer des fonds disponibles pour pouvoir financer leurs idées. Ces fonds comptent des fonds généraux et particuliers, dont le Fonds philanthropique, le Fonds vert et le Fonds francophone. On y retrouve aussi le fonds du Conseil d’esprit de corps des Gee-Gees, qui offre jusqu’à 5000 $, et le Service de vie communautaire, qui peut donner jusqu’à 3000 $.

Mis à part le problème de réservation de salles, il existe des problèmes particuliers à certains clubs. Sandra Esposito, vice-présidente aux affaires externes du club « Building Walls of Wisdom », explique que son club connaît un problème relatif au sexe. En effet, « le club a de la difficulté à attirer les hommes, puisqu’on retrouve énormément de filles dans le programme de développement ». Chez le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), selon un membre, Philippe Le Voguer, le plus grand défi est le besoin perpétuel de trouver de nouveaux bailleurs de fonds chaque année.

Malgré les nombreux défis que connaissent les clubs, Mme Esposito souligne que l’assistance aux clubs vaut la peine. « La plus belle partie de l’Université ne réside pas dans les cours, mais dans l’implication de chaque étudiant dans une sphère qui l’intéresse », juge-t-elle.

 

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