
Clubs compétitifs : L’aviron fait avec les moyens du bord
Par Ghassen Athmni
Le club d’aviron de l’Université d’Ottawa, l’un des clubs compétitifs des Gee-Gees, entame une 25e saison avec les mêmes aspirations et les mêmes défis : être performant avec des moyens réduits par rapport aux équipes concurrentes. La Rotonde est allée à la rencontre des athlètes et des entraineures afin d’en savoir plus.
Les débuts en compétition du club datent de la saison 1991-1992. C’est en 1994 que Stu Mackenzie, l’actuel entraineur-chef, a pris les rênes du programme, deux ans avant la création du conseil exécutif. Plusieurs athlètes ayant fait leurs classes au club d’aviron de l’U d’O concourent aujourd’hui au niveau international. « Nous sommes représentés au niveau de l’équipe du Canada », affirme l’entraineure Kate Gorsline. « Cristy Nurse qui étudie en droit et Kate Goodfellow qui vient d’être diplômée de l’U d’O sont en bonne voie pour participer aux prochains Jeux olympiques qui auront l’année prochaine à Rio de Janeiro. » En 2014, au championnat du Sport universitaire de l’Ontario, l’équipe masculine a terminé en 7e position alors que les féminines ont occupé la 4e place.
Autofinancement
Le statut de club compétitif garantit l’obtention de certains fonds de la part du Service des sports, mais ce financement est incomparable à celui que reçoivent les équipes officielles de l’U d’O. « Nous devons faire des levée de fonds ou payer de notre propre poche pour couvrir la majorité des frais », a expliqué l’entraineure Jamie Bell. « J’estime que nous recevons 5 % de l’argent qui nous est nécessaire de la part du Service des sports alors que les équipes officielles en reçoivent peut-être 90 à 100 %. » Pour participer aux championnats provinciaux ou nationaux, le club doit assurer le transport des compétiteurs et de l’équipement, ce qui constitue une charge importante. D’autre part, le club n’a pas accès aux services de physiothérapie ou de kinésithérapie dont bénéficient les équipes officielles. « La majorité des équipes concurrentes bénéficient d’un statut d’équipe officielle » rajoute Bell. « Ils ont des entraineurs payés, des masseurs, des physiothérapeutes et même des recruteurs. Dans ce contexte, nos résultats sont phénoménaux. »
Un problème de visibilité
Les entraineures et les athlètes se sont également accordés sur le fait que leur programme manque de visibilité. Une situation dont la présidente et athlète Alanna Fagorty et l’entraineure Kate Gorsline imputent la responsabilité aux caractéristiques de leur sport. « Ça vient entre autres du fait que l’aviron n’est pas un sport qu’on peut pratiquer très jeune », dit Gorsline. « C’est une discipline qui requiert d’avoir atteint un certain niveau de croissance musculaire, ce qui fait qu’il est difficile d’en faire la promotion auprès des plus jeunes. »« C’est aussi le fait que, contrairement à la plupart des autres équipes et clubs de l’U d’O, nous ne nous entrainons presque jamais sur le campus » rajoute Flagorty. « Il est dès lors difficile pour les étudiants de savoir que notre équipe existe. »
Dans la continuité de ses efforts d’autofinancement, le club organisera le 19 septembre une régate au Canal Rideau contre le club d’aviron de l’Université Carleton. La régate portera le nom de Défi P.D. Ross et sera suivie d’un gala des diplômés du programme qui se tiendra au Ottawa Rowing Club.