
Classique de la Capitale : Les basketteuses s’emparent de la victoire
– Par Moussa Sangaré-Ponce –
Avec une solide performance des basketteuses, et une aux résultats mixes pour les basketteurs, la Classique de la Capitale a de nouveau montré pourquoi la rivalité entre les Gee-Gees et les Ravens est la plus grande au pays.
La dernière fois que les Ravens de l’Université Carleton ont affronté les Gee-Gees, bien que le résultat avait été favorable pour les Gee-Gees, le match même avait été décevant. Les deux équipes se sont échangé plus de points que d’erreurs dans un match qui s’est terminé 53-48 en faveur du Gris et Grenat. Un effort défensif des deux côtés a pu expliquer ces pauvres performances.
Contrairement à cette partie, lors la Classique de la Capitale, les deux équipes ont encore donné deux bonnes performances défensives. Cependant, du côté offensif, les joueuses des Ravens se sont montrées hésitantes tandis qu’Ottawa n’arrivait pas à mettre le ballon dans le panier. « C’était pas mal la même chose, il faut se concentrer sur les petites choses. Il fallait pogner les rebonds, mais pendant la première demie ça allait mal », partage la vétérane Stephanie MacDonald en commentant le plan de match. Tout de même, elle ajoute que certains ajustements avaient besoin d’être faits pour jouer au Centre Canadian Tire. « L’atmosphère était beaucoup plus forte. On n’entendait pas nos voix. On n’entendait pas Julia qui appelait nos jeux alors il fallait utiliser des signaux avec les mains », indique-t-elle.
Dès les premières minutes, Carleton a imposé ses pivots aux Gee-Gees, ce qu’Andy Sparks, entraineur-chef du Gris et Grenat, a réussi à neutraliser lors de la dernière rencontre. Tout de même, c’est la garde Stephanie Carr qui a mené la charge pour les Ravens, finissant avec 11 points lors de la première demie. Malgré tout, Carleton semblait être en contrôle. Puis, lors d’une transition offensive pour les Ravens, la joueuse de rotation Akpene Kwane a reçu un coup dans la poitrine. Les coéquipières de la Gee-Gee se sont ralliées derrière elle et ont su réduire l’écart. Pour MacDonald, la bousculade était un point tournant du match :
« Ça nous a motivées à jouer plus fort. Quand une [joueuse] comme ça sacrifie son corps pour l’équipe, tout le monde se met autour de ça et on voulait jouer plus fort pour elle », affirme MacDonald. Ottawa a fini la première demie en tirant de l’arrière de six points, 25 à 19, mais avec le momentum.
Avec un peu plus de six minutes de jeu à faire, les basketteuses ont finalement rattrapé les Ravens pour prendre l’avance 26-25. Le troisième quart s’est joué à une vitesse un peu monotone, mais les dernières secondes de cette troisième période ont donné les moments les plus excitants du match. Après avoir subi ce qui semblait être une blessure au genou, la vétérane est revenue pour terminer le quart avec un panier de trois points ainsi qu’un panier en transition pour donner l’avance à son équipe, 35 à 33.
Le quatrième quart s’est montré à être le meilleur quart. Aucune équipe n’arrivait à se démarquer, mais Ottawa a réussi à prendre une avance de trois points. Lors des dernières minutes du match, l’ancienne Raven Krista Van Slingerland a marqué un trois points, ce qui a scellé la victoire pour son équipe. Malgré l’avance de six points, Carleton a amplement eu de chances de rester et gagner le match, mais des séries d’erreurs ont fait en sorte que pour une deuxième année consécutive, les femmes d’Ottawa l’ont remporté avec un pointage final de 46-40 la Classique de la Capitale.
Basket masculin
Le calme qui prévalait à l’échauffement n’était qu’une illusion. Après l’entredeux, il était clair que les Gee-Gees étaient nerveux tandis que les Ravens étaient plus concentrés que lors de la dernière rencontre entres les deux équipes. Lors des deux premières possessions du match, Caleb Agada a reçu deux fautes. Agada n’était pas le seul à être pénalisé, plusieurs joueurs de la formation partante furent à leur tour pénalisés pour des infractions.
« Ça nous a chamboulés tactiquement et mentalement. Je pense qu’il doit être assez intelligent pour savoir que tu ne peux pas juste baisser ta tête et entrer dans la défensive de
Carleton », partage l’entraineur-adjoint Justin Serresse. Si ça n’aurait été de Johnny Berhanemeskel, qui a marqué les six premiers points pour le Gris et Grenat et qui est parvenu à garder son équipe à dix points des Ravens, Carleton aurait surement gagné la partie après le premier quart. La formation de Derouin tirait de l’arrière 24-15 après le premier quart.
Le deuxième quart fut similaire au premier pour Ottawa. À presque chaque possession, il semblait qu’un Gee-Gee était pénalisé pour une faute. Malgré l’usage questionnable du sifflet par l’arbitre, Serresse pense que l’équipe ne peut pas blâmer le résultat du match sur les arbitres. « On a laissé les arbitres entrer dans nos têtes, les joueurs et peut-être aussi les coachs. Ce n’est pas acceptable défensivement. Ils étaient confortables, physiquement, techniquement, tactiquement. On n’a pas montré notre robustesse. On a montré notre robustesse d’une manière stupide avec des fautes », déplore-t-il. Le Gris et Grenat n’a pas aidé sa cause avec une mauvaise sélection de tirs, possession après possession. Les performances offensives des frères Scrubb ont aussi fait du tort à Ottawa. « Lorsqu’on était de l’arrière de cinq ou six [points], tout le monde essayait de rendre à trois ou deux points. On a laissé Phil et Tommy [Scrubb] se rendre dans la peinture trop souvent. Ils sont trop talentueux pour qu’on les laisse faire ça », partage Vikas Gill, joueur de quatrième année pour l’U d’O.
Le garde Mike L’Africain a essayé de changer le momentum en faveur de son équipe avec ses jeux des deux côtés du terrain. Matt Plunkett a également donné de l’énergie au Gris et Grenat avec des paniers clés. Cependant, à chaque fois qu’Ottawa commençait à trouver sa cadence du côté offensif, Carleton répondait avec force. Berhanemeskel a fini la demie avec 16 points.
Les Gee-Gees sont sortis de la mi-temps avec tout le momentum. Un panier en transition de Berhanemeskel accompagné d’un lancer franc a
augmenté le pointage à 50-49 pour Ottawa. Le Gris et Grenat jouait avec plus d’intensité du côté défensif. « Il nous a dit que notre offensive n’était pas le problème, c’était notre défensive. La première partie, notre effort était dix sur dix tandis que là c’était cinq sur dix », souligne Gill. En plus d’un nouvel effort défensif, les Gee-Gees ont grandement bénéficié de la fureur du jeu de Johnny Berhanemeskel. La marque était 51-51 lorsque Berhanemeskel a marqué un panier, suivi d’un lancer franc pour donner l’avance à son équipe. Malgré les efforts du vétéran, le Gris et Grenat a raté une série de lancers de trois points lors des possessions suivantes, ce qui a empêché Ottawa de profiter des efforts du basketteur de cinquième année. Le troisième quart se termina sur un panier de trois points qui est presque entré au vibreur. Avec un quart à jouer, les Ravens menaient 55-54, mais c’était Ottawa qui semblait être en contrôle du match.
Le quatrième quart peut être souligné par la défensive passive d’Ottawa. Les joueurs sur le terrain jouaient comme s’ils avaient peur qu’Agada reçoive sa cinquième faute. Les Ravens ont su prendre avantage de la détente défensive pour prendre une avance de neuf points. Les décisions questionnables de l’arbitre ont culminé à un échange verbal entre les deux entraineurs-chefs Dave Smart et James Derouin. Quelque chose qui est hors du commun pour les deux hommes.
Un trois points pour Carleton a créé un écart de 11 points entre les deux équipes. Contrairement à la première demie où les Ravens ont empêché les Gee-Gees d’avoir le momentum, ce sont des fautes qui ont anéanti chaque nouvel effort du Gris et Grenat. Pour ajouter l’insulte à l’injure, Johnny Berhanemeskel a reçu sa cinquième faute et il a été exclu de sa dernière Classique de la Capitale. Avec une minute à jouer, Derouin a remplaçé ses joueurs sur le terrain par les recrues pour finir le match. Ottawa est toujours en première place au classement, mais les Gee-Gees se sont inclinés face aux Ravens, 79-66.
Regrets et confiance
Malgré la défaite, la foule comptait 10 780 personnes, ce qui est un record du Sport interuniversitaire canadien pour un match de saison régulière. Gill attribue cela à un changement de date. D’habitude le match au Centre Canadian Tire est joué au milieu de la semaine. « De mes quatre ans, c’était de loin la meilleure foule. Mettre le match un vendredi était une bonne décision », indique-t-il. Tout de même, Gill et Serresse se disent déçus de ne pas avoir pu donner une victoire aux vétérans Gabriel Gonthier-Dubue et Johnny Berhanemeskel, qui en sont tous deux à leur cinquième et dernière année. « On a parlé de ça on est zéro et quatre sous le règne de Coach Jimmy. Ils ont fait tellement pour ce programme et c’est juste un match de saison régulière, mais ça sera la dernière fois qu’ils joueront dans ce stade », partage Gill. Serresse de son côté partage sa frustration en ajoutant que le premier quart à couté une victoire à son équipe. « Je ne peux même pas expliquer comment c’est frustrant. Ce stade commence à être maudit », explique Serresse.
Même avec une performance décevante, Gill est confiant que son équipe va utiliser ce match comme leçon pour finir la saison en force. « Ça va nous aider. Ils ont gagné par 11 points, on les a battus de deux. On les a battus à domicile de deux points et là c’était en sol neutre », affirme Gill. Il mentionne aussi que la défaite des Ravens aux mains de Windsor est quelque chose qui les aide énormément en termes de classement. Serresse quant à lui se concentre déjà sur le prochain match. « On va revenir la semaine prochaine encore plus forts ».
Les deux équipes seront sur la route les 13 et 14 février pour affronter les Lions de l’Université York et les Gaels de l’Université Queen’s.