Inscrire un terme

Retour
Arts et culture

Cinécauserie au Troquet : It’s A Girl

16 novembre 2015

Par Gabrielle Pronovost

« Il est plus profitable d’élever des oies que des filles. » Voici un proverbe chinois que tenait le documentaire It’s A Girl afin d’illustrer la dévalorisation culturelle des femmes en Chine. Un documentaire qui se situe entre les larmes et l’indignation, les deux pieds dans une réalité très souvent ignorée.

Dans le cadre des Journées québécoises de la solidarité internationale, se tenait le mercredi 11 novembre au Bar le Troquet une cinécauserie, combinant le visionnement du documentaire It’s A Girl et une séance de discussion avec la cofondatrice de Sopar, Angèle Gingras, également spécialiste de la condition féminine en Inde.

Le film présente, à travers le récit de quelques femmes, le sexisme structurel généralisé partout en Inde et en Chine qui a des répercussions mortelles. En Inde, avoir une fille est synonyme de dépenses pour les moins fortunés. Lorsqu’ils apprennent son sexe, il leur semble donc parfois préférable d’avorter le fœtus ou même de tuer l’enfant une fois né. La façon dont les familles fonctionnent, leurs rites, la dote et le veuvage font en sorte que la femme est très dévalorisée.

La situation est quelque peu différente en Chine, même si les facteurs culturels sont encadrés par la politique d’enfant unique (maintenant modifiée, mais toujours avec le même principe). Une police de planification familiale se charge d’obliger l’avortement de grossesses illégales et le ratio déséquilibré d’hommes par femmes (5 pour 1) entraîne plusieurs problèmes, tel que le trafic sexuel.

Certaines critiques s’en sont prises au film en le dénonçant comme pro-vie, étant donné qu’il s’attaque à un enjeu de l’avortement. Cependant, le documentaire critique l’avortement seulement dans le contexte où il est forcé ou lorsqu’il est choisi en fonction du sexe de l’enfant. Le message directeur du film est l’émancipation des femmes, sans position réelle sur la légitimité de l’avortement. À ce sujet, l’organisateur de l’évènement et agent de communication pour Sopar, Martin Martel, ajoute que « vu que l’avortement, dès le départ, est un sujet super sensible, si l’on est capable de sortir du documentaire dix phrases pouvant paraître pro-vie et que tout le reste est pro-choix, le documentaire me semble assez pro-choix ».

L’évènement, rassemblant près de 70 personnes, avait pour but de créer des ponts entre les organismes communautaires et les organismes de développement international. Selon Angèle Gingras, l’importance du visionnement et de la problématique est « de sensibiliser les gens et d’agir pour les droits des hommes ». Voilà une belle pensée pour célébrer la solidarité internationale.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire