– Par Nicholas Robinson –
Récemment, l’entreprise canadienne Okanagan Specialty Fruits a annoncé l’approbation de sa variété de pommes surnommées Arctic Apples. Ces pommes sont uniques : lorsqu’elles sont coupées, elles ne brunissent. La compagnie a réussi cela en régulant l’expression de quatre gènes afin de réduire la quantité d’une molécule qui a pour effet de réagir avec d’autres molécules pour produire la mélanine – la molécule qui donne cette couleur brune. Récemment, un sondage a montré que 80 % de la population américaine voulait que la nourriture génétiquement modifiée soit étiquettée comme telle. Il existe des problèmes quant à l’alphabétisme scientifique au sein de la population : toute nourriture qui provient d’un être vivant contient de l’ADN. Donc, voici une brève explication de la science derrière la génétique. L’ADN est le matériel de stockage d’informations génétiques utilisé par tous les êtres vivants connus. Les composantes les plus importantes de l’ADN sont les nucléotides. Une série de nucléotides produit une protéine – cette série est appelée un gène. Une des merveilles de la vie sur Terre est qu’on parle tous le même langage génétique. En fait, on partage la majorité de nos gènes avec d’autres espèces. Il existe plusieurs méthodes par lesquelles l’ADN peut se propager. La plus connue est la reproduction sexuée. Lors de cet évènement, les génomes de deux êtres de la même espèce se voient couplés afin de produire un seul génome, qui possèdera des traits des deux parents. L’ADN dans la vaste majorité des espèces bactériennes se propage par clonage. Il existe aussi une autre méthode intéressante : le transfert horizontal des gènes, où l’ADN passe d’un organisme à un autre. Ceci se produit très souvent dans la nature. En fait, des chercheurs viennent de trouver que le génome humain comporte plus de 100 gènes provenant de bactéries! Cette dernière méthode est à la base des techniques d’amélioration génétique. En isolant les gènes derrière un processus biologique, on peut se servir des outils trouvés dans la nature afin de mettre quelques gènes spécifiques à un endroit donné dans un génome entier ou de réguler l’expression de plusieurs gènes. Un des premiers usages de la technologie fut d’insérer le gène responsable de la production d’insuline humaine chez des bactéries (il faudra prendre un moment pour remercier Frederick Banting, le scientifique canadien qui a découvert l’insuline). Maintenant, presque toute l’insuline utilisée par les diabétiques est fabriquée avec ce processus! Une des découvertes captivantes qu’il nous reste à faire est celle de la vie extraterrestre. Si elle existe, utiliserait-elle l’ADN comme code génétique? Comme il a été dit par J.B.S. Haldane : « L’univers est non seulement plus étrange qu’on ne l’imagine, il est plus étrange qu’on ne peut l’imaginer ».