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Chronique science : Le progrès

– Par Nicholas Robinson –

Il était une fois un grand scientifique danois du nom de Tycho Brahe. Reconnu pour ses mesures très pré- cises des phénomènes astronomiques, il avait une pe- tite particularité : il avait un nez d’or. Il avait perdu son nez lors d’un duel qui contestait la légitimité d’une formule mathématique. L’histoire des prothèses est une histoire longue et riche. Heureusement, de nos jours, des prothèses beaucoup plus avancées existent.

Dernièrement, un jeune garçon d’Ottawa, Sébastien Chavarria, a reçu une prothèse de main fabriquée par des étudiants de génie à l’Université d’Ottawa (U d’O). Il y a plusieurs mois, la Faculté de génie a lancé le défi de fabriquer une prothèse de main pour Chavarria en utilisant seulement des matériels imprimés en 3D au Makerspace de l’U d’O. La prothèse gagnante uti- lise des mouvements de poignet afin de contrôler les doigts, permettant à Chavarria d’utiliser sa main.

Bien sûr, les prothèses les plus avancées d’aujourd’hui sont encore loin des prothèses vues dans les films de science-fiction, mais on s’en approche. Un des défis de la science des prothèses est celui de la communi- cation avec le cerveau. Dans le corps humain, les sen- sations dépendent du système nerveux. Essentielle- ment, des neurones périphériques, comme dans nos mains, réagissent à des stimuli externes, comme de la pression ou de la chaleur. Ces sensations créent des signaux électriques qui sont envoyés au cerveau. Là, les signaux sont interprétés afin de nous donner les sensations. Les mouvements du corps se font un peu de la manière inverse : le cerveau envoie des signaux aux muscles, qui se contractent afin de nous faire bouger. Le défi est de connecter une main mécanique au système nerveux.

Une façon de faire cela pourrait être de connecter le cerveau à la prothèse, essentiellement en insérant un ordinateur dans le cerveau capable de transmettre les signaux du cerveau à la prothèse. Ceci est une possi- bilité qui pourrait être très utile dans le domaine de la robotique : avec des robots sophistiqués, contrôlés par des humains, qui pourraient aller dans des envi- ronnements hostiles, tels que dans le vide de l’espace ou dans la radioactivité du centre d’une centrale nu- cléaire. Cette technologie pourrait aussi être utilisée afin de faire renaitre la vision d’un aveugle, ou pour- rait permettre aux sourds d’entendre de nouveau.

Bien sûr, afin que la technologie atteigne son poten- tiel, il faudra assurer son accessibilité, notamment en ce qui concerne le cout. À présent, des prothèses peuvent couter très cher. C’est là que l’imprimante 3D peut intervenir. Avec des schémas accessibles en ligne, quelqu’un qui possède une imprimante 3D pourra rapidement construire l’outil dont il a besoin, à un cout plutôt bas.

Tout ceci mène à des questions intéressantes quant au futur de l’humanité. Serons-nous destinés à évoluer en intégrant la technologie non-organique à la biolo- gie organique? Ceci est souvent un thème apocalyp- tique dans la science-fiction — voir le Borg dans Star Trek — mais, selon moi, il ne faudra pas avoir peur. Avec l’évolution de la technologie vient l’évolution de l’humanité, et on contrôle notre évolution depuis des siècles. Toute technologie peut être utilisée pour le mal autant que pour le bien, et le bien commence avec la compréhension. Il ne faudra pas avoir peur, il faudra comprendre. Ensuite, il faudra naviguer les océans, et une journée, on y parviendra.

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