– Par Christopher Bernard –
Que penser des élections de la FÉUO jusqu’à présent? Réponse rapide : rien, comme d’habitude. Alors que le cynisme envers la politique étudiante est à un taux historiquement haut sur notre campus (je vous rappelle qu’une pétition circule présentement en vue de destituer un membre de l’exécutif), la campagne, elle, continue de soulever l’enthousiasme habituel. C’est-à-dire aucun.
J’ai eu le privilège d’animer le premier débat électoral avant de couvrir le second. Au total, environ 200 personnes, et je suis généreux, se sont déplacées pour l’évènement. Si vous n’êtes pas venu, je ne peux pas vous blâmer, quelle perte de temps!
Je m’explique : alors qu’un sentiment intense d’insatisfaction est présent sur le campus concernant l’administration des affaires de la FÉUO cette année, personne n’a même mentionné la gestion de l’exécutif actuel. Suis-je le seul à savoir que celle qui se présente pour être votre prochaine présidente, Nicole Desnoyers, est votre actuelle v.-p. aux communications? Est-ce qu’on peut s’attarder à son bilan?
Il faut dire que toutes les précautions ont été prises pour s’assurer que les candidats n’aient pas à dénoncer leurs prédécesseurs. Alors que le comité électoral a demandé à La Rotonde et au Fulcrum d’animer les débats, on s’est assuré d’éviter les vraies questions. Ainsi, impossible de demander aux candidats aux affaires sociales ce qu’ils pensent du bilan d’Ikram Hamoud. À la place, ces-derniers ont eu une minute trente pour nous expliquer à quoi ressemblerait leur cérémonie de clôture de la Semaine 101. C’est une insulte à votre intelligence.
Que dire des plateformes électorales en présence? Alors que Nicole Desnoyers nous vante sa grande expérience, elle nous ressert les mêmes rengaines encore et encore. Combattre un code de conduite étudiant, check, espaces sur le campus pour les AG et amnistie académique pour les AG, check, lutter contre les forfaits alimentaires obligatoires, check, lutter contre les frais de scolarité, check check check. Y a-t-il une seule chose dans cette plateforme qui n’a pas déjà été faite cette année?
Mais ce qu’il y a de plus choquant à mon avis c’est la façon dont notre présidente actuelle se comporte au courant de l’élection. Celle-ci a, depuis le début, activement endossé l’équipe Impact et Nicole Desnoyers. Il faut dire d’emblée qu’elle n’a aucune obligation de réserve. En effet, en 2012 lorsqu’Ethan Plato avait tenté d’imposer une modification à la constitution à cet effet, l’équipe d’Action étudiante s’était opposée à cet ajout. Trois ans plus tard on en aurait franchement besoin.
Il y a quelque chose de fondamentalement malsain à voir la présidente de la FÉUO, l’image de la FÉUO si elle en a une, prendre activement partie pour une équipe pendant les élections. Mais non seulement celle-ci prend position pour une équipe, mais elle prend position en faveur d’un membre actuel de son exécutif. Si la FÉUO et Anne-Marie Roy tentent d’enrayer le cynisme et l’apathie sur le campus, il faudra se questionner sur le message que l’on envoie.