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Sports et bien-être

Chronique : Déséquilibres à pallier

2 novembre 2015

Par Ghassen Athmni

Andrew D’Souza, étudiant en kinésiologie à l’Université d’Ottawa, est aussi le joueur de badminton numéro 1 au Canada. Andrew a remporté une médaille d’argent aux jeux panaméricains qui se sont déroulés à Toronto cet été. Cependant, il a décidé de ne pas tenter de se qualifier aux Jeux olympiques qui auront lieu à Rio de Janeiro l’année prochaine. La faute aux coûts trop élevés qu’exigent les différents tournois de qualification.

Irene Patrinos, arrière de l’équipe de Rugby des Gee-Gees, est la meilleure marqueuse de l’équipe. Irene a été appelée pour renforcer les rangs de l’équipe du Canada lors de sa prochaine tournée en Angleterre. Elle est actuellement en train d’organiser une collecte de fonds pour couvrir les dépenses de son déplacement au Royaume-Uni.

Ces deux cas sont représentatifs d’un problème que rencontrent plusieurs athlètes étudiants et athlètes en général. En rencontrant les clubs d’escrime, de badminton et d’aviron, la question qui est toujours revenue était celle du financement. Pour chacun de ces clubs, les athlètes devaient dépenser de leurs poches pour disputer les championnats nationaux.

Cela contraste totalement avec le financement offert aux équipes interuniversitaires et ce pour toutes les universités mais aussi en ce qui concerne les ministères des Sports.

Les fédérations de rugby et de badminton ne peuvent se permettre de couvrir les frais des athlètes parce qu’elles n’ont pas assez de fonds.

Il est évident que certains sports bénéficient d’un financement beaucoup plus généreux en raison des retombées économiques et médiatiques. Fournir plus d’efforts ou avoir de meilleurs résultats n’est donc pas une garantie de soutien financier tant qu’on n’est pas dans la bonne filière.

Cela vaut également pour les commanditaires. Les athlètes qui pratiquent des sports moins médiatisés n’ont donc que très peu accès à du soutien de la part de compagnies privées.

Il serait plus judicieux que les autorités publiques et universitaires prennent ces difficultés au sérieux et repensent la distribution des fonds destinés aux équipes sportives de manière à récompenser plus adéquatement les athlètes et les équipes plus performantes.

Avec tous les milliards qui sont dépensés dans le sport professionnel de haut niveau, il est certainement possible de consacrer des fonds pour permettre à des sportifs amateurs ou semi-professionnels, qui démontrent leur capacité à faire partie des meilleurs, de participer à de grands évènements comme les JO, les matches des équipes nationales, ou encore les championnats nationaux.

La proportion de ces athlètes est évidemment beaucoup plus grande dans les sports à faible taux de spectateurs, il serait donc nécessaire de remédier au déséquilibre créé par le marché et par l’industrie du spectacle pour que de jeunes amateurs soient encore capables d’atteindre les plus hauts niveaux de compétition.

Les athlètes étudiants tout comme tous les autres sportifs amateurs peuvent réussir de véritables exploits avec des moyens limités, mais ces moyens limités semblent surtout être insuffisants dans beaucoup de cas.

 

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