Par Miléna Frachebois, journaliste

Avec plus de 5 000 étudiants internationaux, l’Université d’Ottawa se range du côté des universités les plus multiculturelles du pays. Parmi eux, beaucoup viennent d’arriver dans le pays du froid et de la neige et sont pour la première fois livrés à eux-même dans un pays étranger, comme moi, la petite française.  Quels sont nos défis en tant qu’étudiants internationaux ? Comment vivons-nous notre arrivée ici ?

Être étudiant international n’est pas facile… Et pourtant, les étudiants internationaux constituent presque 10 % de la population étudiante à l’Université d’Ottawa. Intégration, adaptation, acclimatation, manque… Les défis sont nombreux, et cela n’est pas évident.

Adaptation

Comme toute personne étrangère à quelque chose, nous devons nous adapter. Mais il ne suffit pas de s’adapter comme pendant nos deux semaines de vacances d’été en Espagne en mangeant des tapas et en dansant le flamenco. Ici, il s’agit plutôt d’une réelle adaptation au long terme. Il faut s’adapter à la nouvelle culture dans laquelle nous sommes immergés.

Il faut déjà s’adapter à la langue, anglaise ou française, qui n’est pas la langue première de certains étudiants internationaux, mais il y aussi les habitudes de vie des canadiens. Si tu es espagnol, ne compte pas demander à tes amis canadiens d’aller manger à la cafétéria à 10 heures du soir, parce que pour eux le repas est déjà fini depuis 4 heures. Toutes tes habitudes sont chamboulées et tu dois t’y habituer. Que ce soit au niveau académique et la façon dont on nous a appris à écrire des dissertations, ou bien sur le plan social, l’effort est assuré.

Intégration

L’intégration est un élément clé dans le bon déroulement d’une nouvelle vie à l’étranger.  Nous savons tous ce que c’est la peur d’arriver dans un nouvel environnement avec la crainte de ne pas réussir à nous intégrer. En tant qu’étudiants internationaux, nous voulons tirer de cette expérience à l’étranger le meilleur ainsi que nous faire des amis. Il faut savoir que c’est plus difficile pour un étudiant international de s’intégrer, car généralement beaucoup de canadiens ici ont des amis du secondaire, ou bien de la famille, ou des amis d’amis.

Bref, pour eux, la plupart du temps, il y a des connexions. Et même si personne n’est là pour eux, ils ont des points communs, ils se comprennent, peuvent se parler, alors ils pourront connecter et se faire des amis plus facilement. Mais disons que l’Université a quand même facilité l’intégration des étudiants comme nous avec l’orientation internationale en fin août. Grâce à cela, nous connaissons toutes les têtes internationales, et il faut dire que beaucoup d’entre nous ont leur petite bande d’internationaux. Ce qui est parfois négatif parce qu’on a tendance à trop rester entre étudiants internationaux, et è être timide avec les canadiens.

Manque

On connait tous ce sentiment de vouloir être loin de ses parents et de sa famille et de vivre comme un grand. Et bien quand on est étudiant international, on en bénéficie pleinement… parfois un peu trop. On veut tous faire croire que personne ne nous est indispensable par pure fierté, mais pourtant malgré notre âge de jeune adulte, on doit être honnête : on pleure nos parents, et notre famille. C’est avec cette distance que nous nous rendons compte que nous aimons nos proches et que nous avons besoin d’eux, même si on ne le pensait pas.

« Qui va maintenant me faire les crêpes du dimanche matin ? Qui sera là pour me rassurer ? Avec qui vais-je passer mon 18ème anniversaire ? » : voilà certaines des questions qui peuvent hanter nos pensées. Il faut ajouter à cela le fait que nous sommes dans un endroit complètement étranger à nous, avec des gens complètement étrangers à nous, et la montée du stress avec les devoirs et examens…

Pour finir, les défis sont nombreux, mais l’expérience est incroyable. Nous ne sommes pas prêts d’oublier les souvenirs indélébiles qui se forgent lors de chaque journée passée ici.