Par Mariloup Lauzon
C’est le temps des pommes… des poires, des fraises et même celui du céleri!
Tous ces aliments peuvent définir une des cinq morphologies typiques de la femme. Depuis quelques années, des célébrités comme Kim Kardashian, Jennifer Lopez et Nicki Minaj ont popularisé la forme endomorphe, communément appelée « poire ». Ce type de femme, que l’on considère comme sex-symbols grâce à leurs courbes au bas du corps, n’aurait malheureusement pas été prisé il y a 30, 40 ou 50 ans.
En effet, au courant du dernier siècle, la silhouette idéale de la femme a changé à plusieurs reprises, et de façon drastique. Dans les années 20, c’est la fraise que l’on voyait comme la femme de rêve. Les grands designers de l’époque, comme Jean Patou, disaient de la femme parfaite qu’elle etait « américaine, athlétique et naturelle », avec des épaules larges et une taille fine. La muse de M. Patou, la joueuse de tennis Suzanne Lenglen, en était l’exemple parfait. Vingt années plus tard, grâce à Christian Dior et son « New look », le sablier (une petite taille balançant un buste et des hanches fortes) dévient la silhouette populaire de l’après-guerre. C’est avec des ceintures serrées et des jupes amples que l’on vient à bout de créer cette illusion pour les femmes qui n’ont pas la chance d’avoir le bagage génétique d’Elizabeth Taylor ou d’Audrey Hepburn.
Les années 60 et 70 voient l’arrivée de top modèles comme Twiggy. Ces jeunes femmes grandes et minces, dépourvues de courbes, sont les mannequins idéaux pour les petites robes courtes et droites comme la robe Mondrian d’Yves St-Laurent. Cette silhouette restera populaire dans le domaine de la mode pour plusieurs décennies. Le « céleri » sera poussé à l’extrême vers la fin des années 90 et au début des années 2000. Les grands designers commencent à ce moment à embaucher des modèles pré-adolescentes pour marcher dans leurs défilés puisque celles-ci n’ont pas développé des courbes.
C’est à ce moment, quand la majorité des femmes se sentent éloignées et oubliées du monde de la mode, que ces méga-stars aux méga-derrières se présentent sur nos écrans de télévision. On a simplement à écouter les palmarès musicaux pour se rendre compte de l’importance de ce nouveau standard de beauté.
Mais une silhouette manque. Une silhouette qui fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois : la pomme. Cette femme au buste large et au ventre rond était la vedette de la dernière semaine de la mode new-yorkaise où, pour la première fois, des mannequins de taille forte ont défilé vêtues de lingerie. Sans surprise, même le fameux magazine Sports Illustrated a inclus dans son édition « maillot de bain » sa première femme taille plus, Ashley Graham. Pendant ce temps, des personnalités comme Adèle, Mélissa McCarthy et Rebel Wilson font la page couverture de revues de mode comme Vogue et ELLE.
On peut dire que les saisons changent, et c’est maintenant le temps des pommes.