Illustration : Andrey Gosse
Par Camille Ducellier, cheffe du pupitre actualités
Il est très rare de croiser un.e étudiant.e de l’Université d’Ottawa qui ne jongle pas avec cinq cours ainsi qu’un emploi à temps partiel. Vu le prix de nos études, il serait normal de faire de celles-ci une priorité absolue.
Pourtant, nous sommes tous, ou presque, employé.e.s dans divers secteurs tout en tentant de maintenir une moyenne suffisamment élevée pour ne pas se faire expulser de notre programme d’étude.
Récemment, plusieurs personnes de mon entourage ont fait la réalisation que sans emploi, leur performance scolaire serait certainement avantagée. Par contre, avec un loyer à payer, des factures d’hydro, l’hiver qui arrive et des frais de scolarité constamment en hausse, il est plus difficile de donner sa démission à la supérette ou au journal étudiant. Bref, à moins d’être un.e élève exceptionnel.le et ainsi avoir sa scolarité payée en bourse, les étudiant.e.s sont souvent coincés dans un cercle vicieux qui les force à travailler pour pouvoir rester aux études.
De plus, les loyers d’Ottawa ne sont pas des plus cléments avec les pauvres étudiant.e.s qui cherchent simplement à quitter la résidence Thompson pour atteindre les normes provinciales en matière de salubrité. En effet, le prix des loyers dans le quartier de Sandy Hill ne fait qu’augmenter, ce qui force les étudiants à se tourner vers Vanier ou Gatineau. Au centre-ville, un bel appartement à deux chambres à 1 200$ ne peut être autre qu’un logement sans plafond ou bien un refuge pour coquerelles orphelines.
Dieu merci, le salaire minimum n’est plus 11,40$ et nous pouvons maintenant cesser d’anticiper le large shawarma qui équivaut à une heure de dur labeur. Cela étant dit, les espoirs d’un salaire minimum à 15$ se sont envolés avec l’arrivée au gouvernement du conservateur Rob Ford, qui a rapidement mis un frein à cette augmentation. Celui-ci relie la hausse du salaire minimum à la perte d’emplois, puisque les entreprises seraient obligées de congédier un certain nombre d’employés. Bref, pour le moment, la ministre du Travail, Laurie Scott, nous informe que le salaire minimum devra rester à 14$ de l’heure.
Finalement, si la tendance se maintient, l’Université profiterait d’une subtile augmentation de 3% par année des frais de scolarité. Il est certainement agréable de penser que nous payons 8 000$ par année, que notre bibliothèque ainsi que nos facultés se font couper leur financement, alors qu’en réalité, Jacques Frémont a encore une marge de 15 millions de dollars à dépenser. Si comme Michael Scott, le recteur a jusqu’à la fin de la journée pour trouver une utilité à son surplus, conseillons une baisse dans les frais de scolarité et non des chaises de bureau ou bien des photocopieuses.