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Arts et culture

Avoir le choix de « Souffler la veilleuse »

Par Shérazade Faynel – Journaliste

 

Souffler la veilleuse est une pièce de théâtre rédigée par Arthur Milner et mise en scène par Kevin Orr. Inscrite dans les Rendez-vous de la Francophonie (RVF), elle s’est donnée du 14 au 17 mars à la Nouvelle-Scène Gilles Desjardins. La Rotonde était présente et en a profité pour s’entretenir avec l’interprète Paul Rainville et avec la coordination des RVF.

Catherine Carle, membre de l’équipe de coordination nationale des Rendez-Vous, rapporte qu’une des missions cette année était de mettre en exergue le dynamisme, tant sur les plans culturel et économique, pour ce qui a trait à l’éducation francophone. Cette représentation, produite par le théâtre de la Vieille 17, est donnée pour la première fois en français, grâce à une traduction de Jean-Marc Dalpé. Il écrit : « Aussitôt que j’ai vu la nouvelle pièce d’Arthur, […], je savais qu’elle méritait de se retrouver devant un public francophone, et qu’elle provoquerait des discussions nécessaires et importantes ».

Une pièce autobiographique

Paul Rainville interprète le rôle d’Arthur dont la mère lui a demandé de l’aider à mourir. Le personnage est également l’auteur de la représentation, d’où la dimension autobiographique de l’oeuvre. « Arthur Milner raconte l’histoire qu’il a vécu avec sa mère, Rose, alors qu’elle dépérissait sept mois durant. Il s’est alors lancé dans des recherches sur le sujet », rapporte le comédien. Rainville relève le défi de jouer quelqu’un qu’il dit « si bien connaître ».

L’acteur confie qu’il lui a paru étrange de voir le personnage qu’il joue dans le public, lors d’une des représentations, mais que l’auteur l’a rassuré : « Ce n’est pas vraiment moi que tu joues ». Pour cause, le metteur en scène, Kevin Orr, s’il a souhaité conserver certaines caractéristiques du personnage tel son intellectualisme, a fait le choix de modifier d’autres traits de sa personnalité.

Un hymne à la vie et à la mort

« Mon père était malade avant d’être vieux. Ma mère est devenue vieille avant d’être malade », lance le personnage à un public installé, de part et d’autre, dans ce qui semble être une reconstitution du salon de Rose. La mort est un sujet « touchant » qui a été traité, malgré tout, avec humour, selon Rainville. Le débat sur l’euthanasie est abordé par Arthur qui est pris dans un raisonnement intérieur intense après la volonté qu’a exprimé sa mère. Il en arrive à la conclusion qu’il aimerait avoir le choix de mourir quand il sera vieux et mal-en-point, accompagné de ses proches, de pleurs comme de rires. Bien que Rose soit morte seule dans son lit, sans y avoir été aidée, elle bénéficie de cet au-revoir festif. La salle est éclairée : nous, le public, sommes les invités de cette célébration de la mort, et de la vie de Rose.

Rainville précise qu’à l’époque où la mère d’Arthur est morte, la loi C14, qui modifie le Code criminel et apporte des modifications connexes à d’autres lois sur l’aide médicale à mourir, n’existait pas. Il ajoute que cela n’aurait pas aidé Rose car son cas ne correspondait pas aux critères qui permettent d’avoir le choix de souffler la veilleuse. Si vous avez manqué l’occasion de vous rendre à cette représentation pleine d’émotion, l’occasion se présentera à nouveau du 22 au 24 mars à la Nouvelle-Scène Gilles Desjardins.

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