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La Chine, futur Eldorado universitaire?

26 septembre 2016

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Par Nicolas Hubert

ÉTUDIER À L’ÉTRANGER

Les 22 et 23 septembre derniers, le premier ministre chinois, Li Keqiang, s’est déplacé à Ottawa afin d’y rencontrer son homologue Justin Trudeau et d’ainsi renforcer la coopération bilatérale entre le Canada et la Chine. Dans la même lignée, le ministère chinois de l’Éducation lançait récemment le programme Canada Liaisons Internationales en Chine (CLIC) destiné à attirer les étudiant.e.s canadien.ne.s dans ses universités.  

Accueilli avec enthousiasme par le Bureau international de l’Université d’Ottawa (U d’O), le programme CLIC répond à la volonté de la Chine de construire une relation bilatérale fructueuse avec le Canada et d’établir un partenariat renforcé avec six universités canadiennes, dont l’U d’O.

« On embarque dans CLIC à 100 %! » 

L’initiative du ministère chinois de l’Éducation permet aux étudiants à temps plein des universités membres d’effectuer un programme d’échange en Chine tout en bénéficiant d’une bourse pour payer les frais de voyage, d’une bourse du ministère chinois de l’Éducation, d’une bourse mensuelle de 600 $, en plus d’une assurance maladie et d’un logement gratuits et, finalement, du paiement des frais de scolarité.

Le programme CLIC étant encore dans sa phase de lancement, le Bureau international de l’U d’O entame tout juste sa promotion et se prépare au départ des premiers étudiants à partir de la session d’été 2017.

« On embarque dans CLIC à 100 %! On est vraiment fiers de pouvoir faire partie de cette initiative et on espère que cela va avoir un impact pour nos étudiants », a fait savoir Régine Legault-Bouchard, directrice adjointe du Bureau international (BI). En plus d’un financement conséquent, l’initiative permet également l’harmonisation des équivalences de cours entre les facultés et offre « un véritable menu de sélection aux étudiants ».

Le cout total du programme demeure néanmoins confidentiel. Il n’y a aucun plafond annoncé, aucun nombre limite d’étudiant.e.s pouvant y participer. Et si les motivations officielles s’expriment en terme de cordialité bilatérale, Huhua Cao, professeur à l’École de développement international et de mondialisation de l’U d’O invite à prendre du recul et à appréhender l’initiative CLIC dans une vue d’ensemble.

La Chine chercherait surtout à développer son soft power

« La Chine est aujourd’hui la deuxième puissance économique. Elle a la volonté de jouer un rôle plus grand dans le monde et développe une stratégie de soft power afin de renforcer son influence à l’international », précise M. Cao.

Beijing veut ainsi encourager les étudiants internationaux à s’imprégner de la culture chinoise afin de changer leurs perceptions du pays et ainsi, dans une perspective à long terme, contrebalancer l’hégémonie culturelle occidentale.

M. Cao souligne ainsi l’importance pour Beijing d’attirer les futurs décideurs politiques et économiques de divers pays afin de renforcer leurs affinités personnelles et d’influer les futurs processus décisionnels en faveur de la Chine.

D’un point de vue bilatéral, la Chine a également la volonté de rééquilibrer les échanges universitaires avec le Canada. Pour Beijing, trop peu d’étudiant.e.s canadien.ne.s se rendent en Chine en comparaison avec le flot d’étudiants chinois qui rejoignent les universités canadiennes ; un constat partagé par le BI comme par le professeur Cao.

Une intégration parfois difficile

Comme le confirme Mme Legault-Bouchard, seulement une cinquantaine d’étudiant.e.s de l’U d’O sont présentement en Chine dans le cadre d’échanges. M. Cao précise à ce sujet que les étrangers ne sont pas toujours bien intégrés en Chine.

Anghelos Coulon a effectué un certificat de langue, puis une maitrise en Relations internationales entre 2011 et 2015 à l’Université du Shandong à Jinan, une ville industrielle entre Beijing et Shanghai. Pour lui, l’intégration dépend de la ville et du degré de compréhension de la langue. Dans les mégalopoles, les habitants ont tendance à se sentir envahis par les étrangers et à être moins ouverts.

Outre l’adaptation culturelle, Anghelos a surtout été marqué par les problèmes de pollution. Dans une ville industrielle, elle est omniprésente et s’intensifie en hiver. « Au quotidien c’est plutôt difficile à vivre, il faut porter des masques pour marcher dans la rue lors des pics de pollution », a-t-il confié.

Anghelos a également fait savoir que, la plupart du temps, les étudiants internationaux sont logés par binômes dans une chambre universitaire. Dépendamment du cout de la vie des villes, les bourses chinoises ne suffisent pas toujours à vivre en dehors du campus. Il n’en demeure pas moins qu’avec l’option de vivre gratuitement en résidence, et surtout avec l’allocation de nombreuses bourses, la Chine a tout pour devenir la nouvelle destination phare du programme d’échange de l’U d’O.

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