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Par Charlotte Côté

BUDGET DE LA FÉUO

Chers clubs, il va falloir se serrer la ceinture

Les choses viennent de se compliquer pour les près de 300 clubs de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). Situation financière délicate oblige, les coupures sont importantes et les clubs ne font pas exception à la règle : en trois ans, chaque club aura vu son financement passer de 1000$ à 1500$, pour chuter cette année à la fameuse somme de 0$.

Le 12 août dernier, un courriel de la part de la vice-présidente aux affaires de l’équité, Morissa Ellis, informait les clubs que la Fédération était « dans l’impossibilité d’offrir des subventions [pour l’année 2016-17] étant donné un manque de fonds et une situation financière précaire ».

Certains clubs, comme le club de hockey sur gazon, n’ont cependant jamais reçu de courriel. Sa fondatrice, Diyyinah Jamora, explique : « Ce sont des amis d’autres clubs qui m’ont transféré le message. » Ce manque de communication pourrait être expliqué par l’absence de la coordinatrice des clubs. En effet, Francesco Caruso, v.-p. aux services et communications, a informé La Rotonde qu’il avait fallu supprimer le poste : « En ce moment, tout le travail est sur les épaules de Morissa », a-t-il affirmé.

Des coupures à grand impact

Qu’elle soit inévitable, cette restructuration financière aura cependant un impact non négligeable sur la capacité des étudiants à se regrouper. Pour Jamora, la seule solution viable est d’augmenter les frais d’adhésion : « Chaque type de club fait face à des réalités différentes, mais pour les clubs sportifs, la réservation d’espaces pour pratiquer nos activités représente une majeure partie des factures. » Le taux horaire pour un espace au complexe sportif Minto est de 116,64$ et il en coûte 156,28$ pour une heure au gymnase Montpetit (données de 2015). Ces frais, auparavant remboursés par la FÉUO, doivent maintenant être assumés par les étudiants participants.

Un.e membre d’un nouveau club philanthropique ayant souhaité demeurer anonyme a confié à La Rotonde que ce manque de financement aura un grand impact quant au choix des lieux, des ressources et de l’organisation d’évènements : « J’espère vraiment que ça n’aura pas une trop grande incidence sur l’expérience universitaire des membres de mon club et sur les étudiants. »

Le paradoxe de l’implication étudiante

La solution serait donc d’impliquer davantage d’étudiants afin de répartir les coûts entre le plus de personnes possible. Or un autre problème, structurel, fait obstacle à cette option : « Il y a peu de ressources en ligne et le site internet présentant les clubs est peu clair et difficile à naviguer. Il est donc difficile d’y promouvoir nos activités et d’y informer la population étudiante », a souligné Jamora. Difficile, en effet, d’enrôler plus d’étudiants s’il leur est impossible de simplement trouver une liste à jour des clubs en ligne.

Une autre sorte d’aide…

La FÉUO a affirmé dans son courriel qu’elle était « en train d’explorer plusieurs manières de soutenir les clubs », notamment par le biais de méthodes alternatives de soutien.  « On est en négociations avec l’administration de l’Université », a partagé Caruso avec La Rotonde. « On essaie d’avoir des locations de salle plus abordables et plus fréquentes pour les étudiants. Si on ne peut pas les soutenir financièrement, on doit au moins essayer de leur donner des espaces pour se regrouper. » Le v.-p. aux communications a également affirmé que les membres de l’exécutif apporteraient leur soutien aux clubs lors de la tenue d’évènements.

Si cette aide peut éventuellement donner un coup de main aux clubs, il n’en demeure moins qu’elle ne saura remplacer les 170 000$ que la FÉUO leur allouait pas plus tôt quand l’an dernier.  Avant de présenter son budget pour l’année 2016, Rizki Rachiq, v.-p. aux finances de la FÉUO, déclarait qu’il fallait s’attendre à « une année intéressante. » Et c’est le moins que l’on puisse dire.