Par: Céline Castellino
Les passionnés d’arts tout comme l’individu lambda se sont rendus à la Cour des Arts le 28 novembre dernier pour une compétition inhabituelle. Ici, pas de hip-hop ni d’improvisation au programme, mais des peintres de tous horizons prêts à se démarquer à coups de pinceau. La Rotonde s’y est rendue pour observer de plus près ce phénomène haut en couleur.
Un concept surprenant
En pénétrant dans la salle, on est tout de suite saisi par l’aspect immédiat et vivant de cet événement. C’est une atmosphère électrique qui attend le public lors des compétitions Art Battle : 5 canevas vierges, un DJ et une foule de gens de tous les âges.
Le Art Battle est composé de trois rondes de 20 minutes chacunes. Chaque artiste doit créer un tableau dans le temps imparti. La foule est invitée à circuler dans la salle pour observer les tableaux; autant dire qu’on est loin des clichés de galeries d’art statiques. À la fin du temps accordé, le public vote pour le meilleur tableau.
Deux artistes sont donc choisis lors de chacune des deux premières manches et les quatre s’affrontent pour le dernier tour. « Tout ce qui se passe est très réel, en temps réel donc c’est vraiment une belle opportunité de découvrir les artistes qui représentent notre communauté » témoigne Geneviève Langlois, une artiste québécoise qui participait au 2ème tour le 28 novembre.
Une occasion pour des novices d’affiner leurs coups de pinceau
Art Battle encourage la mixité de niveaux; pour certains artistes, c’était leur première participation au mouvement. C’en fut le cas pour Alanna Sterling, une artiste d’Ottawa : « Je n’avais rien à perdre et tout à gagner, même si je ne suis pas une artiste capable de peindre un tableau en seulement 20 minutes » confie-t-elle. Ainsi, malgré son côté dynamique, le Art Battle limite l’étendue des possibilités des participants au niveau de la démonstration artistique. « Il faut faire des sacrifices et simplifier les choses », conclut Sterling.
Gabriel Bouffard participait aussi pour la première fois à cette compétition; étudiant à l’École d’art d’Ottawa depuis un an, après des études de gestion, il annonce confiant : « Je pense que j’ai ma place ici, je viens ici un peu pour gagner […] je vais faire de mon mieux qu’importe ce qui arrive ». Pour lui, le Art Battle est un concept permettant de rendre l’art accessible et amusant. Voir les artistes en direct, « ça peut changer ta façon de voir l’art, ça le démocratise. Ça donne la chance à des underdogs de faire leur place » ajoute-t-il peu avant les résultats du second tour.
Une finale serrée
La compétition du 28 novembre s’est achevée de manière assez inattendue puisque la finale opposait les anciens vainqueurs nationaux Allan André, Daniel Martelock et Barbara Saville au novice québécois Gabriel Bouffard. La voix du public a penché pour le portrait bigarré du nouveau venu, le propulsant à la finale de la ville d’Ottawa.