Le Château Lafayette : Les racines profondes creusent toujours
13- Par Alexandre Millaire –
Dans l’ombre du Parlement sur la rue York, un petit bar col bleu, plus ancien que la ville-même, accueille chaleureusement le public en l’invitant à prendre part dans son histoire riche et rocailleuse.
Le Château Lafayette, antérieurement connu des noms Grant’s Hotel, The Exchange Hotel, The Bodega, The Salmon Arms, The Johnson House et The Dominion House dans son histoire de 160 ans, avait, il était une fois, une réputation comme étant l’endroit le plus crado et violent de toute la vallée. Quoique la salle ait tendance à se bousculer lorsque Lucky Ron vient chauffer la scène, de nos jours, tout se passe paisiblement au Laff.
Un lieu sans prétention avec des plafonds bas, des néons aux murs, un juke-box et de grandes fenêtres adonnant sur la rue York, c’est l’endroit idéal pour aller prendre un verre après le travail et jaser entre amis. Un évantail de jeux de société est offert à la clientèle et le personnel, quoiqu’un peu direct par moments, demeure imperturbable même lorsque le bar est plein à craquer. L’endroit est fameux pour ses grandes bouteilles d’un litre mais dispose aussi d’un grand nombre de bières en fût dont la Hoegaarden, la Stella Artois et la Bass Ale. Si on veut se faire passer pour un régulier, cependant, des litres de 50 sont de rigueur. Pour ceux qui auront faim, les sous-marins du Quizno’s d’à côté peuvent être mangés dans le bar sans soucis.
Quoique pas conçu comme une salle de concert, des soirées bien tassées de blues, de rock et de folk peuvent y être appréciées. Les nouveautés musicales n’abondent pas mais les artistes qui dottent sa scène bénificient de statut légendaire. John Carroll, avec ses spectacles les mercredis soirs, franchira bientôt ses dix ans sur scène. Son épouse, Birdie Whyte, est l’incontestable cheftaine de la scène ouverte les mardis. Des devinettes, des prix et de l’humour pince-sans-rire font partie intégrante de ces soirées allègres. Cherchant l’occasion de nous partager son vaste répertoire de chansons, Birdie se produit aussi en concert les dimanches de 18 h à 22 h. Lucky Ron, lui, vient de franchir le quart de siècle pour ses prestations du samedi après-midi au Laff. Un homme avec une mémoire photographique, son répertoire tire des racines-mêmes du country américain. Le caractère inébranlable de ses performances et ses fans dédiés font de ces après-midi un Rocky Horror Picture Show ottavien inoubliable. L’auditeur doit s’y rendre à 15 h pour se trouver un siège et est invité à crier, danser, chanter et lancer des cigarettes, de préférence pas encore allumées, durant les performances.