– Par Christopher Bernard –
L’ancien Centre de recours étudiant est devenu le Centre des droits étudiants en mai dernier. Ce service de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) offre un appui aux étudiants ayant des recours à faire valoir contre l’Université. La Rotonde s’est entretenue avec Mireille Gervais, directrice du Centre, pour en apprendre plus sur la mission du Centre et sur les recours qui s’offrent aux étudiants.
La Rotonde : Qu’est-ce que le Centre de recours étudiant? Qu’est-ce que la mission de l’organisme?
Mireille Gervais : Notre mission c’est d’accompagner les étudiants dans tous les griefs, plaintes ou recours contre l’U d’O. On est surtout là pour apporter plus de pouvoir aux étudiants lorsqu’ils se retrouvent dans une situation où on retrouve vraiment une asymétrie de pouvoirs avec l’institution. Lorsqu’un étudiant se retrouve devant l’Université, celle-ci est à la fois juge et parti, donc nous on vient épauler les étudiants. Le rôle du Centre est aussi de représenter les étudiants dans la création et la révision des règlements scolaires auprès de l’Université. Depuis cette année, on s’occupe aussi des plaintes de discrimination puisque l’on a amalgamé le Centre de recours étudiant et le Centre d’équité en matière de droits de la personne.
LR : Combien d’étudiants par année le Centre de droits aide-t-il?
MG : En moyenne, 400 dossiers formels par année. Ça veut dire qu’on a environ 400 personnes qui sont venues, qui ont pris un rendez-vous et avec qui on a ouvert un dossier. On offre aussi des consultations informelles, donc quand on a un étudiant qui se présente et qui a simplement une question. Ces consultations informelles comptent pour un autre 350 visites.
LR : Quel outil a à sa disposition un étudiant qui n’est pas satisfait de sa note?
MG : Premièrement, la date limite pour une demande de révision de note pour les examens et travaux finaux est le 9 février. La révision de note c’est le recours classique pour les étudiants qui ne sont pas satisfaits, mais ce n’est pas le seul. Dans le cas de problèmes de santé, les étudiants ont aussi accès à un abandon rétroactif ; c’est comme si on abandonnait le cours. Au Centre de droits, on invite surtout les étudiants à entrer en contact avec leurs professeurs. Bien souvent, lorsqu’on rencontre les professeurs en personne, on arrive à un compromis qui est satisfaisant.
LR : On a peut-être l’impression qu’en demandant une révision de note, on risque de se mettre à dos notre professeur. Est-ce vraiment le cas?
MG : La peur de représailles est certainement une préoccupation de plusieurs étudiants. Nous on encourage les gens qui ont des motifs sérieux de ne pas avoir peur de demander une révision. Il faut faire la différence entre ce qui sont des motifs sérieux ou non. Avoir des bonnes notes dans tous les cours sauf un, ce n’est pas un motif sérieux. Si on conteste la correction d’une dissertation où l’on juge que l’on a bien exposé notre point, alors là c’est plus sérieux. Il faut garder en tête qu’on n’a pas réellement d’exemples, avec preuves à l’appui, où un professeur aurait fait des représailles suite à une demande de révision de note. Cependant, il faut garder à l’esprit que les notes peuvent baisser, ce qui prouve comment arbitraire notre système d’évaluation est.
LR : Les accusations de plagiat sont-elles courantes à l’U d’O?
MG : Les statistiques les plus récentes que l’on a datent de 2007 à 2012. Par année, nous au Centre, on voit entre 40 et 50 cas d’accusation de plagiat. Mais lorsque l’on regarde les statistiques de l’Université, on se rend compte que l’U d’O a des centaines de cas par année. Donc ce n’est vraiment pas la majorité des gens qui viennent chercher de l’aide. Nous, on invite fortement les étudiants accusés à venir chercher de l’aide. C’est quelque chose qui est très stressant et les procédures ne sont pas toujours très justes. Souvent l’étudiant est présumé coupable et le fardeau de preuve n’est pas très lourd à combler pour l’Université. On voit beaucoup d’erreurs honnêtes en matière de fraude. Une citation oubliée, des guillemets qui manquent. Même en matière de travail d’équipe, c’est la responsabilité de chaque membre du groupe de vérifier que le travail remis ne comporte pas de fraude, sinon ce sont tous les membres qui peuvent être accusés.
Les sanctions attribuées en matière de plagiat sont assez importantes, elles vont de la réprimande écrite jusqu’à l’expulsion. Ce qu’on voit plus souvent, c’est un échec du travail ou un échec du cours. Ça amène des coûts importants pour les étudiants condamnés, donc nous on les invite réellement à venir nous voir pour préparer une défense.
LR : Si on veut consulter le Centre des droits étudiants, comment est-ce que l’on s’y prend?
MG : Il y a deux façons : on peut premièrement envoyer un courriel à l’adresse droits@feuo.ca ou sinon on peut appeler au Centre, 613-562-5800 poste 4752.