Par: Gabrielle Lemire -cheffe du pupitre ars et culture
La conférence Poursuivre ses rêves donnée par la femme d’affaires Caroline Néron a eu lieu le 8 mars dernier au 12e étage du pavillon Desmarais de l’Université d’Ottawa. À l’occasion de la Journée internationale des femmes, un dîner était servi à une quarantaine d’étudiant.e.s et d’employé.e.s intéressé.e.s à percer dans le monde des affaires. La Rotonde a eu la chance de s’entretenir avec Caroline Néron, une femme accomplie, motivée et très humaine.
Caroline Néron est une femme d’affaires québécoise originaire de Boucherville qui a décidé en 2004 de créer une ligne de bijoux. À l’époque comédienne accomplie, celle-ci s’est lancée dans la musique en produisant un album dont la couverture ne faisait pas l’unanimité; « son décolleté ne passait pas ». Néron affirme que dans le monde des arts, elle se heurtait souvent à des gens qui la freinaient, que ce soit des agents ou des médias qui neutralisaient ses rêves de grandeur.
Elle aborde donc l’importance d’être entourée de gens qui nous motivent. Pour la femme d’affaires, établir un réseau de personnes compétentes et motivées est crucial pour avancer. S’entourer de personnes toxiques peut nuire à la santé mentale et physique. Caroline Néron, dont la compagnie de bijoux est passée d’un chiffre d’affaires de 800 000 à 1 million de dollars dans l’espace de quelques mois, affirme que le succès dérange. Néron a remporté de nombreux prix, dont celui pour la compagnie québécoise ayant pris le plus d’expansion. Pourtant, un effort constant est nécessaire pour atteindre ce succès. « Si tu veux prendre de l’expansion, il faut prendre des risques », ajoute-t-elle.
Toutefois, celle-ci rappelle qu’on ne peut pas tout gagner; avec les risques viennent les échecs. Malgré de nombreux obstacles, dont un accident de motocyclette qui l’a immobilisée durant quelques semaines au moment même où celle-ci s’apprêtait à rencontrer Peter Simons afin de créer un partenariat, la femme d’affaires dit ne pas croire à l’échec. Pour elle, l’échec pousse à se reprendre en main et à faire une analyse de la situation.
La femme en entrepreneuriat
Lorsqu’elle est questionnée sur les obstacles rencontrés en tant que femme dans le secteur des affaires, Caroline Néron répond : « Le fait que je sois une femme? Est-ce qu’on a deux heures? »
Celle-ci affirme que ce sont surtout les femmes entre elles qui se créent le plus d’obstacles en poussant la compétition dans le monde des affaires. Anne-Lise M. Plante, étudiante de 3e année en psychologie et commerce, abonde en ce sens. « Je pense que plus il va y avoir de femmes, plus il va y avoir de l’égalité dans le secteur. On doit se motiver entre nous, s’entraider, au lieu de se rabaisser ».
Marlyne Lao est une étudiante en économie qui vient de lancer Riyakka, une compagnie de vêtements pour femmes conçus et fabriqués au Canada. « Aujourd’hui même encore, il y a une grosse dominance des hommes dans le secteur. Les femmes arrivent à petits pas, tranquillement. Au moins, on a une plus grande liberté d’expression », explique Lao.
Être soi-même : la clé du succès
« C’est important d’être à l’écoute de ses envies. Il y a quelque chose d’insécurisant à ne pas être soi-même ». C’est ce que prône Caroline Néron lors de sa conférence. Pour elle, sa personnalité forte et sa motivation ont été autant des obstacles que des atouts, surtout en tant que femme.
L’établissement de sa compagnie lui a permis de continuer à s’éclater en tant qu’artiste, soit en développant des capsules humoristiques avec ses employé.e.s et en proposant entre autres le premier défilé de mode pour une ligne de bijoux lors de la Toronto Women’s Fashion Week en 2011.
L’énergie positive de Caroline Néron
La femme d’affaires possède une conception saine de la vie, selon laquelle tout ce qui devrait arriver arrivera. « Je crois en la vie », affirme-t-elle. C’est pourquoi elle croit que de rester connecté.e.s à qui l’on est fondamentalement, c’est ce qui apporte le succès. « Ne pas exprimer ce qu’on est et ce qu’on veut être, c’est ça qui peut devenir un regret ».
Cet élan d’énergie positive a trouvé écho chez Anne-Lise M. Plante. « Des conférences comme celle-ci, ça me motive à cent mille à l’heure », affirme l’étudiante. Marlyne Lao, quant à elle, en était à sa deuxième conférence donnée par Caroline Néron et met l’emphase sur le côté humain et empreint de positivité de la femme d’affaires qui a également partagé son désir de s’investir prochainement dans la cause de la santé mentale.
La conférencière pousse chacun et chacune à se dépasser. Celle-ci est un modèle accessible pour les étudiantes qui cherchent à se démarquer. Pour celle qui a commencé à travailler à partir de la cuisine de son appartement, la vie n’est pas assez longue pour réaliser tout ce qui la passionne. « J’aime les lundi matins et c’est ce que je vous souhaite à toutes », exprime-t-elle aux jeunes femmes présentes lors de la conférence, jeudi le 8 mars dernier.