Sports
Par Philippe Marceau-Loranger – Chef sports
Samedi soir dernier, dans le cadre des festivités entourant le 150e de la Confédération, se déroulait la finale du Championnat du monde de descente Red Bull Crashed Ice, présentée aux abords du Château Laurier et sur le canal Rideau.
Un évènement couru
Pour l’occasion, des milliers de curieux frigorifiés ont bravé la température peu clémente de -30 degrés Celsius avec le facteur éolien pour voir une horde d’amateurs de sensations fortes fouler un parcours de 375 m haut en couleur. En plus du dénivelé de 35 m, celui-ci proposait aux participants un virage en épingle, ainsi que des bosses et une montée abrupte. Au menu figuraient également mondanités de toutes sortes, dont le passage salué du premier ministre Justin Trudeau, et du maire d’Ottawa Jim Watson. Pendant que l’animateur de télévision Pierre-Yves Lord tentait tant bien que mal de réchauffer la foule en jouant les disc-jockeys, aux abords de la piste, l’éponyme boisson énergisante coulait à flots.
Naasz défend son titre
Sportivement parlant, il s’agissait de l’étape finale de la tournée du Championnat du monde de descente Red Bull Crashed Ice, qui avait fait escale auparavant à Marseille, en Finlande, et à Saint Paul, au Minnesota. Il s’agissait d’une première édition présentée en sol ottavien, car les pontes de la populaire série avaient accepté cette année de faire une croix sur la ville de Québec, qui a accueilli une étape du championnat depuis plusieurs années. Si du côté masculin, la logique a été respectée, alors que l’Américain Cameron Naasz a réussi à réduire au silence les ferveurs de Scott Croxall, favori local victime d’une chute en finale, et à devenir le premier à remporter deux titres consécutifs de champion du monde, ce n’a pas été sans avoir subi une petite frousse. « Pendant la finale, j’ai entendu un bruit violent, comme si quelqu’un entrait en collision avec la bande », a expliqué Naasz. « Quand j’ai entendu le descripteur annoncer que c’était Croxall qui avait dérapé, je me suis senti un peu plus détendu, et c’est là que moi aussi j’ai perdu l’équilibre. J’étais certain que les autres me rattraperaient, mais j’ai réussi à m’en tirer. » Le Canadien Dean Moriarity et le Suisse Jim de Paoli sont venus fermer la marche sur le podium.
Legere saisit sa chance
Du côté féminin, les 16 athlètes qui avaient réussi à éviter le couperet de vendredi se sont livrées une lutte impitoyable. Parmi elles, Dominique Lefebvre, une ancienne du programme de hockey des Gee-Gees, n’aura pas réussi à terminer parmi les deux premiers rangs de sa vague en quarts de finale et a été évincée de la compétition. À la surprise générale, la meneuse de la saison, l’Américaine Amanda Trunzo, n’a pas su se qualifier pour l’épreuve finale du samedi, terminant 18e au terme de ses descentes de qualification. Il n’en fallait pas tant pour que sa dauphine, l’Ontarienne Jacqueline Legere, deuxième au classement général, enlève les honneurs de la course et du championnat, tandis que Maxie Plante et Elaine Topolnisky sont venues compléter le podium, canadien à part entière.
Un sport en pleine expansion
Pour le Canadien Dean Moriarity, qui a raflé la deuxième place, l’évènement a sans contredit été un franc succès : « Ottawa a vraiment mis sur pieds un évènement super, il y avait beaucoup de gens qui ont bravé le froid, et la piste était géniale. C’était définitivement au niveau de Québec, mais c’est sûr que j’ai un petit penchant pour celle-ci comme je viens de là-bas. » Quant à savoir ce que l’avenir réserve à ce sport, qui n’a vu le jour qu’en 2001 à Stockholm en Suède, Naasz, premier de l’histoire à avoir su défendre son titre de champion, prédit un avenir rose : « Je crois que notre sport est en croissance. Si on regarde les chiffres de la course au Minnesota, il y avait eu 80 000 partisans lors de l’édition de 2012, tandis que cette année il y a eu 150 000 personnes. On offre définitivement un spectacle divertissant, et Red Bull fait tout un travail pour organiser un évènement de qualité. » Soulevant une ressemblance frappante avec le ski cross et le snowboard cross, récemment introduits aux jeux Olympiques d’hiver, ce dernier avoue rêver au jour où son sport leur emboitera le pas.