Par Marine Dumas
Amateurs de bière et d’ambiance à la bonne franquette étaient au rendez-vous, ce vendredi 13 novembre au Petit Chicago, pour assister au très attendu concert des Canailles, organisé par L’Impératif français. Cette fin de tournée, qui clôt en beauté un tour d’Europe, a su rassembler une centaine de personnes autour de musiques entraînantes et enjouées.
Sorti en 2010, le premier EP des Montréalais leur permet d’enchaîner les tournées après une apparition aux Francouvertes et aux FrancoFolies de Montréal en 2011. Leurs influences hétéroclites, empruntées à la vieille musique américaine, au blues et au cajun, créent un mélange que certains ont qualifié de « bluecrass » ou de « cajun-poutine », comme en témoigne leur maison de disque, Grosse Boîte. Ce style particulier a su conquérir un public enthousiaste, dont Marc-André, présent vendredi soir au Petit Chicago. Lorsqu’il a découvert le groupe sur YouTube, il y a trois ans, leur vidéoclip n’avait été visualisé qu’une quarantaine de fois.
Aujourd’hui, leurs clips en comptent plus de 60 000 et le groupe se produit dans le monde entier, comme le confirment Erik Evans et Étienne Côté (respectivement à la mandoline et aux percussions). Après avoir passé l’été à parcourir les scènes européennes, bouclant 29 dates en 45 jours et profitant d’un public polonais en folie, c’est, selon Evans, dans leur Canada natal que Canailles va finir sa tournée annuelle, avec trois dernières dates au Québec.
Leur prochain album, prévu pour 2017, sera toujours empreint d’influences colorées de musiques du monde, et surtout, réalisé en français, un point souligné par tous les intervenants interrogés vendredi. Pour Daphné Brissette (voix et mélodéon), la langue française est très importante. « On parle en français, on vit en français, on chante en français », confie-t-elle.
La francophonie était bien au rendez-vous en ce funèbre vendredi du 13 novembre 2015. Quelques heures auparavant, nous apprenions le déclenchement d’une série d’attentats et d’une prise d’otage en plein Paris, évènements aux relents nauséabonds du 7 janvier dernier. Une minute de silence en hommage aux victimes et un discours respectueux du directeur de L’Impératif français, Jean-Paul Perreault, ont renforcé l’unité francophone autour d’un message d’espoir. Un tel rassemblement de « belles canailles » fait, selon lui, vibrer et rayonner la francophonie dans le monde en rendant ce modèle culturel plus fort et en soulignant sa solidarité avec la France en ces heures difficiles.
Canailles est, selon lui, la relève de la scène francophone pleine de talent : « une nouvelle énergie musicale, de l’espoir pour l’avenir ».