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Campus de Woodstock : l’Ontario dit non à un campus francophone dans le sud-ouest

14 septembre 2015

Par Samuel Lafontaine

L’Université d’Ottawa, en collaboration avec La Cité collégiale, a proposé, le 5 août 2014, d’ouvrir un campus satellite dans la municipalité de Woodstock. Ce campus aurait offert des programmes d’études de premier cycle et des formations professionnelles dans les domaines de la santé, des technologies et de l’administration en français et en immersion française dans le sud-ouest de l’Ontario, une région où vit 10 % de la population francophone de l’Ontario.

Malgré l’enthousiasme de la ville de Woodstock, le ministre de la formation, des collèges et des universités, Reza Moridi, a annoncé, le 20 mai dernier, que son gouvernement n’irait pas de l’avant avec le projet de l’U d’O. En effet, la province de l’Ontario a décidé de ne financer qu’un seul projet d’expansion, soit celui de l’Université York et du Collège Senaca à Markham.

Selon la porte-parole du ministre Moridi, Belinda Bien, le plan de l’Université York « a été approuvé à l’unanimité par le comité de sélection pour son potentiel à offrir des programmes de premier cycle dans une communauté mal desservie, augmentant la qualité et l’innovation, atteignant une efficacité de coût et aidant ainsi à bâtir l’économie ontarienne ».

Ne souhaitant pas revenir sur les faiblesses du projet de l’U d’O, madame Bien fait remarquer que l’établissement a eu l’occasion de faire le point avec le ministère.

Cependant, pour la porte-parole du NPD en matière de formation, collèges et universités, Peggy Sattler, « la décision démontre certainement que le droit des Franco-Ontariens d’étudier dans leur langue n’était pas un critère pour accéder au financement ».

Le maire de Woodstock, Trevor Birtch, affirme quant à lui que sa communauté aurait été un bon choix pour accueillir un établissement francophone, car « Woodstock se situe à mi-chemin entre deux des plus grandes communautés francophones du sud de l’Ontario, soit la région de Welland et celle du comté d’Essex, près de Windsor ». Il rajoute qu’avec la croissance des écoles élémentaires et secondaires francophones, « le besoin va continuer d’augmenter au cours des prochaines années ». Il insiste également sur le faible coût et sur le montant consenti au projet par sa municipalité afin de diminuer le fardeau pour la province.

La réaction étudiante : la déception est au rendez-vous

Au ministère de la formation, des collèges et des universités, on dit maintenant étudier des options pour augmenter le nombre de programmes postsecondaires en français et la gouvernance des institutions scolaires pour et par les francophones. On revient également sur les sommes déjà consenties par le gouvernement dans les dernières années.

Mme Sattler du NPD argumente toutefois que  « le gouvernement libéral pourrait définitivement en faire plus ». Elle souligne que son parti a déposé un projet de loi ayant pour but de créer une université franco-ontarienne et espère voir celui-ci adopté rapidement par l’Assemblée législative.

Du côté du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), on se « désole » du refus du projet, car cela aurait pu augmenter l’offre de programmes en français dans une région qui en a besoin, mais on insiste sur l’importance de créer un établissement entièrement francophone « au plus sacrant », car les universités bilingues « ne sont pas la solution », comme en témoigne Francesco Caruso, étudiant de l’Université d’Ottawa et administrateur du RÉFO.

« On continue d’amasser des inscriptions pour l’Université franco-ontarienne pour prouver au gouvernement que notre université, elle est nécessaire et elle est en supplique », conclut-il. Cette pétition pour la création d’une université franco-ontarienne a maintenant recueilli jusqu’à 1 300 signatures.

 

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