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Cafés féministes : Intersectionnalité, inclusivité et activisme lesbien

8 Décembre 2014

– Par Clémence Labasse –

L’Institut d’études féministes et une dizaine de participants ont accueilli la professeure Bronwyn Winter de l’Université de Sydney mardi dernier pour un événement du Café féministe sur le thème de l’intersectionnalité, et de l’impact de ce concept en particulier sur l’activisme lesbien.

L’intersectionnalité est un terme utilisé de plus en plus souvent dans les recherches académiques et dans les médias. Ce terme de sociologie et de politique a premièrement été défini par Kimberlé Crenshaw en 1991 avec pour objectif de tenir compte des différentes formes de domination et de discrimination, réalités complexes et entremêlées dont peut être sujet un individu, dans leurs ensembles. La conférencière l’utilisait pour se pencher notamment sur le cas des violences vécues par les femmes de couleur dans les milieux défavorisés américains.

Dans cette courte conférence intitulée « Mêmes intersections, mêmes embouteillages? Intersectionnalité, inclusivité et activisme lesbien », Mme Winter est revenue sur l’origine du terme pour mieux parler de son impact sur l’activisme lesbien. Selon la professeure, si le terme est nécessaire et a été créé avec de bonnes intentions, son utilisation massive a aussi eu pour effet de « diviser pour mieux régner ».

« Les lesbiennes ont tendance à être invisibilisées par d’autres mouvements, auxquels elles se rattachent. Seules, elles sont trop souvent marginales, mais rattachées au mouvement féministe, leurs revendications deviennent une parmi tant d’autres, ou rattachées au mouvement LGBTQ, encore trop masculiniste, elles voient leurs expériences de femme reléguées au deuxième plan derrière leur homosexualité », explique la professeure. « Les enjeux lesbiens n’y sont pas traités comme des enjeux primordiaux, à part entière, mais comme à l’intersection de ces deux identités ».

Elle rappelle notamment que les violences faites aux femmes lesbiennes sont presque systématiques, et ce partout dans le monde, et que celles-ci doivent être prises en compte dans une perspective lesbienne pas uniquement féministe ou LGBTQ.

Mme Winter est professeure du Département d’études françaises de l’Université de Sydney et travaille sur un large éventail de thématiques, comme l’orientation sexuelle, la religion, violence et état, et particulièrement sur l’intersection entre ces sujets.

Le Café féministe est une série d’événements organisés plusieurs fois par session depuis plus d’une dizaine d’années. Des intellectuelles viennent partager leurs expertises sur des thématiques très diverses, par exemple l’« artivisme », entre création et revendication, ou les recherches féministes dans l’opinion publique. Le prochain, qui aura lieu le 13 janvier en anglais uniquement, accueillera Christine Kelley sur le handicap, les soins et le féminisme.

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