Par: Maxime Jolicoeur
L’ancien capitaine des Sénateurs d’Ottawa Erik Karlsson était de retour samedi dernier, au Centre Canadian Tire (CCT) pour la première fois en uniforme des Sharks de San Jose. Pour la première fois de la saison, le CCT était plein à craquer pour cette rencontre entre les Sénateurs et les Sharks… à 13h. Oui, la Ligue nationale de hockey (LNH) ne semble encore pas être en mesure de comprendre que les matchs d’après-midi ne sont pas appréciés dans la communauté, mais ceci est pour une autre chronique.
Encore une fois, les partisans des Sénateurs ont dû se faire briser le cœur lors du retour d’une de leurs anciennes vedettes. Le 1er décembre 2013, soit 5 ans jour pour jour avant le retour d’Erik Karlsson, Daniel Alfredsson faisait son retour à la Place Banque Scotia (maintenant nommé le CCT) avec les Red Wings de Detroit. Ce dernier avait quitté l’organisation en tant qu’agent libre pendant la saison morte.
Un dénominateur commun
Alexei Yashin, Jason Spezza, Zdeno Chara, Dany Heatley, Daniel Alfredsson et maintenant Erik Karlsson. Tous ces joueurs ont passé une partie de leurs carrières dans la capitale nationale. Le dénominateur commun ? Ils sont tous partis en raison de mauvaise gestion de l’équipe, et quand on parle de mauvaise gestion, on doit inclure notre bon ami Eugene Melnyk, propriétaire des Sénateurs. Depuis un jeune âge, mon père m’a rapidement transformé en partisan des Sénateurs d’Ottawa. Ce n’est pas l’équipe la plus populaire, ou même la meilleure (loin de là en fait), mais ils représentent ma ville natale. J’ai eu la chance d’observer Zdeno Chara à la ligne bleue des Sénateurs dès un jeune âge… seulement pendant la première période cependant, après je devais malheureusement aller me coucher (ne vous inquiétez pas, j’avais trouvé des moyens pour contourner cela). Ensuite, un jour, mon père m’annonce que Chara a été échangé. Je ne pouvais simplement pas comprendre qu’un de mes joueurs préférés fut échangé. Alors mon père, pour me consoler, m’a apporté voir son retour ; j’étais si excité.
Ensuite, le 1er juillet 2013, j’écoutais la radio dans ma chambre pour suivre l’actualité des agents libres (j’étais sûrement privé de la télé en raison d’une connerie) et boum, la nouvelle que Daniel Alfredsson quittait mes Sénateurs fut annoncée. Je n’y croyais pas. Après quelque mois, j’ai obtenu des billets pour son retour pour Noël. Après le match, j’ai regardé mon père en disant « Bon, un deuxième retour, mais ça va surement être le dernier ! » Eh bien une chance que ce n’était pas une question de Jeopardy parce que j’avais tort. Exactement un an plus tard, Jason Spezza fut échangé aux Stars de Dallas. Vous l’aurez deviné, j’étais présent à son match de retour.
Une décision incompréhensible
Le 13 septembre 2018. J’étais au 6e étage de la bibliothèque Morisset (nous étions en début de semestre donc il y avait de la motivation concernant mes études) et j’ai pu lire sur les médias sociaux qu’Erik Karlsson n’était encore pas présent au CCT pour la première journée du camp d’entraînement. Un peu louche, mais bon ; et puis vers 13h30, la nouvelle fut annoncée : le meilleur joueur à avoir porté le maillot des Sénateurs d’Ottawa avait été échangé. La raison ? Une reconstruction, selon les dirigeants du club. Il me semble qu’il est plus facile de construire quelque chose avec des outils de qualité qu’avec des outils qui ne fonctionnent qu’à moitié… Peut-être que les dirigeants des Sénateurs voulaient construire leur équipe de hockey de la même manière que Noah a construit son arche.
Qui blâmer ?
Après le choc initial (qui semble avoir duré quelques mois), les billets des Sénateurs ont été ouverts au public et nous, en tant que partisans, avions une décision à prendre. Acheter des billets pour le match du 1er décembre. Quelques 17 000 personnes ont décidé de se déplacer dans la belle ville de Kanata pour assister au retour de Karlsson. Pour la première fois, je n’avais aucun intérêt d’y aller. Plusieurs partisans ne veulent pas donner leur argent au propriétaire Eugene Melnyk. À ce point-ci, il est évident que le problème n’est pas la ville, l’emplacement de l’aréna ou même les partisans, c’est bien Eugene Melnyk. Ce dernier se considère comme un héros parce qu’il aurait sauvé les Sénateurs de la faillite en 2003. Depuis ce temps-là, il a simplement ruiné la franchise, et à son crédit, il l’a fait avec beaucoup de succès. Des coupures inutiles au niveau du personnel de l’équipe (dépisteurs et entraîneurs), des techniques de marketing discutables (les publicités sur les autobus d’OC Transpo) et enfin, l’incapacité de payer des joueurs étoile. Il est clair que Melnyk n’a simplement pas l’argent pour une franchise de la ligue nationale.
Un autre fiasco qui s’annonce
La semaine dernière, la CCN (Commission de la Capitale Nationale) a annoncé que le groupe de Rendez-vous Lebreton, qui inclut un nouvel amphithéâtre pour les Sénateurs en plein centre-ville, n’a qu’un mois pour trouver les fonds nécessaires pour construire l’aréna. En d’autres mots, les Sénateurs, qui avaient promis à leurs partisans un nouvel aréna en mai 2015, n’ont pas encore trouvé les fonds nécessaires. En passant, quand on dit « les Sénateurs », on parle ici de Melnyk.
Il est donc évident que les Sénateurs ont besoin d’un nouveau propriétaire. Les partisans en ont assez, ils ont même instauré le hashtag #melnykout. Les partisans des Sénateurs méritent mieux. Un changement, et peut-être qu’une superstar restera dans notre ville.