Crédit photo : Émile Azevedo
Par Miléna Frachebois et Maeve Burbridge, journalistes
Le Bureau des gouverneurs (BdG) de l’Université d’Ottawa se réunissait le 24 septembre dernier afin de faire le point sur divers dossier. La Rotonde fait le point sur les enjeux abordés ainsi que les discussions qui se sont tenues.
L’objectif du Bureau des gouverneurs est de prendre les décisions qui administrent l’Université. En guise de plat d’ouverture, une période de questions avec une seule question posée : « Le baccalauréat en sciences culinaires en partenariat avec le Cordon Bleu aurait des frais de scolarité d’environ 40 000 $ par année, y aura-t-il de l’aide financière disponible pour les futurs élèves de ce programme ? ». À cela, le BdG a répondu : « Non, parce que 40 000 $ par an n’est pas cher comparé aux autres programmes du genre, et le programme est destiné pour des étudiants internationaux plus que pour des étudiants canadiens ».
Le BdG a ensuite mentionné le cannabis et sa légalisation au Canada. Selon la loi, le campus est un espace public, donc le Bureau des gouverneurs confirme que cela sera interdit sur le campus et en résidence, peut importe la forme. À ce risque s’y ajoute un autre : les edibles qui représentent un vrai enjeu, puisqu’ils sont facilement dissimulables. À ce sujet, Jacques Frémont, le recteur de l’université, surenchérit « les edibles seront un très, très grand défi. Ils pourront être très dangereux ».
De plus, l’Université d’Ottawa est bien classée au niveau écologique parmi les universités canadiennes. Il y aura d’ailleurs un rapport détaillé qui paraîtra à ce sujet en octobre. Aussi, dans quelques mois, un comité remettra un rapport sur la place et l’importance de la francophonie au sein du campus.
Surprise financière
Avec un déficit de 4,6 millions de dollars en mai 2017, l’état financier de l’Université d’Ottawa s’est nettement amélioré avec un bénéfice de 15 millions de dollars en surplus cette année. Cet argent peut être expliqué par diverses raisons : des dépenses beaucoup moins conséquentes, un gain sur le taux d’échange, les frais de scolarité des étudiants internationaux, un changement du modèle budgétaire et les appréciations du marché financier, en plus des coupures des dernières années.
Bien que les dépenses aient été moins conséquentes et que la situation financière soit devenue meilleure, l’Université a tout de même dépensé 1,2 milliard de dollars sur l’entretien et la construction des bâtiments et a une dette de 150 millions de dollars qu’elle doit rembourser d’ici 2043.
De plus amples chiffres sur l’Université : elle a pu générer un revenu total de 1,1 milliard de dollars et un revenu brut de 69 millions de dollars. Les actifs financiers de celle-ci sont estimés à 2 milliards de dollars au total.
Croissance démographique
En 2018, l’Université a vu la deuxième plus grande cohorte d’étudiant.e.s de premier cycle, soit environ 9 000 étudiant.e.s dans les facultés d’accueil. Cette cohorte est d’autant plus internationale que la normale, ce qui amène l’Université à faire face aux enjeux de rétention d’étudiants internationaux. Pour répondre à ce besoin, le service de logement devra faire en sorte d’accommoder plus d’étudiant.e.s cette année et dans les années futures.
Cette augmentation ne concerne pas seulement les étudiant.e.s de premier cycle, mais aussi les étudiant.e.s gradué.e.s s’inscrivant de plus en plus dans les cycles supérieurs : doctorats et maîtrises sont de plus en plus populaires, pour les canadiens comme pour les étudiants internationaux.
Rénovations à prévoir
Les résidences constituent une partie importante de l’Université. Il y en a 12, ayant une capacité d’accueil de plus de 4 000 étudiant.e.s. Cependant, cette année, l’Université a choisi de planifier la destruction et la reconstruction de la résidence Brooks, dont le stationnement souterrain sera conservé. Cette décision a été prise suite à la visite d’un inspecteur, qui a estimé le coût des travaux de réhabilitation à 43 millions. Joe Geurts, membre du BdG, ajoute même qu’« il y avait des doutes par rapport au bon entretien de l’édifice de la part de l’Université ».
Les résidences Stanton et Marchand vont aussi bénéficier de rafraîchissements dans les cinq prochaines années, puis seront éventuellement démolies pour reconstruire de nouvelles résidences. De plus, il est envisageable que les nouveaux bâtiments soient construits et gérés par une entreprise privée.
Pour terminer, le BdG a choisi de discuter des enjeux liés aux allégations de fraude de la FÉUO ainsi que des données par rapport à la satisfaction étudiante, ce qui a été fait en huis clos. Dès le lendemain, tous les étudiant.e.s recevaient un courriel les informant de la séparation de la Fédération et de l’Université.