
Bureau des droits de la personne : Portrait du justicier méconnu du campus
Yasmine Mehdi et Jean-Philippe Lambert Ste-Marie
À quelques pas de Tabaret, au croisement des rues Stewart et Waller, se trouve un bâtiment qui à première vue n’a rien d’un édifice universitaire. C’est pourtant à cette adresse que se cache le Bureau des droits de la personne (BDP). Entre traitement de plainte, activités de sensibilisation, et promotion de l’accessibilité, il semblerait que le Bureau en ait beaucoup sur les bras… et peut-être même parfois trop pour traiter toutes les demandes.
Droits de la personne : qui fait quoi?
Né en 2013 de la fusion de divers départements, le Bureau des droits de la personne a depuis le mandat de traiter les plaintes de harcèlement et de discrimination, ainsi que de sensibiliser les étudiants de l’Université d’Ottawa aux enjeux de droits de la personne.
C’est un peu comme le Centre des droits étudiant en somme? Pas tout à fait. Le BDP diffère de par sa neutralité dans le traitement des plaintes. Il n’a également pas les mêmes attributions que le bureau de l’Ombudsman, car il est le premier recours à contacter en cas d’incident.
Ariana Anam, intervenante pour le bureau explique : « Il s’agit d’être présent pour simplement écouter les victimes ou témoins d’évènements perturbants, ou encore de les aider à déposer une plainte. » Le BDP divulgue également annuellement un rapport sur ses activités, même si à ce jour seul celui de 2012-2013 est disponible en ligne.
Malgré la place importante qu’il occupe dans la vie étudiante, le BDP reste assez peu connu du grand public. « Nous sommes un organisme nouveau. Nous planifions devenir une entité connue dans les deux prochaines années », explique Sonya Nigam, directrice du Bureau.
Il faut dire que l’emplacement du Bureau, en périphérie du campus, n’aide en rien à son rayonnement. « Ces locaux étaient les seuls pouvant accueillir toute notre équipe. Ça a pris du temps pour qu’on nous les donne, c’est toujours comme pour les nouvelles entités », explique Mélissa Charest, adjointe administrative.
À quand une politique contre les actes de racisme?
Il y a quelques mois, La Rotonde rapportait les interrogations d’une étudiante sur l’absence de politique contre le racisme après que celle-ci ait constaté le traitement peu concluant de sa plainte.
Aujourd’hui, Sonya Nigam avoue : « À l’époque, je me suis dit : ‘C’est faux, notre politique mentionne le racisme.’ Mais, en la relisant, je me suis aperçue que ce n’était effectivement pas le cas. »
La directrice aimerait y remédier en appelant l’Université à se pencher sur le sujet : « Nous devons travailler avec tous les partis intéressés pour voir comment on peut opérer ce changement. […] La race n’est pas une question qu’on aborde fréquemment sur ce campus, contrairement à York, U of T [University of Toronto] ou UBC [University of British Columbia]. »
Présentement, le Bureau travaille avec la Fédération étudiante dans le cadre du mois de l’histoire des noirs. Une possible façon de s’amender auprès de la communauté, en attendant la mise en place de meilleures politiques.