
Broadway à Ottawa: Newsies de Disney, une dualité sans nuances
Par Gabrielle Pronovost
De retour au cœur du rêve américain, dans une autre comédie de Disney fondée autour de la division hiérarchique des classes sociales. Comme toujours, l’opposition manichéenne du bien et du mal entre deux milieux sociaux est au centre de la scène.
C’est l’histoire d’un groupe de camelots à l’ère de la Révolution industrielle et de l’émergence du capitalisme. Les newsies sont pour la plupart de jeunes orphelins qui vivent dans les rues de New York et vendent des journaux. Ils décident de former un groupe syndicaliste et de contester leurs conditions de travail alors que les prix des journaux augmentent, réduisant ainsi leurs chiffres de vente.
La pièce nous offre un spectacle impressionnant avec des acteurs talentueux munis de voix harmonieuses. Les chorégraphies sont à la fois dynamiques et originales. Le tout se joue dans un décor diversifié et interactif alors que les accessoires font tour à tour prévaloir le luxe et la misère.
Au moment où de jeunes hommes en marge de la société s’opposent aux riches propriétaires, Katherine, une jeune femme new-yorkaise, tente de se forger un nom en journalisme, un monde auparavant réservé aux hommes. Celle-ci s’intéresse alors à la cause du groupe syndicaliste afin de se faire connaître dans la presse et de prouver ses qualités de journaliste.
Un sentiment de déjà-vu
Il faut noter que le spectacle s’adresse à un jeune auditoire ou aux adeptes de Disney puisque l’aventure est très fidèle au modèle de leurs films. Le profil des personnages est dressé de façon dualiste : d’un côté les jeunes de la rue, travaillant dur et ayant les intentions pures; de l’autre les riches propriétaires, n’ayant d’intérêt que pour leur prospérité. De plus, l’histoire générale rend hommage au fameux mythe du rêve américain, de l’émergence de l’individu dont le grand écran abonde, nous apportant une intrigue plutôt évidente.
Il est cependant pertinent d’assister à une de leur représentation, même si c’est seulement pour admirer l’envergure de la mise en scène et des chorégraphies ainsi que la qualité du jeu des acteurs. Newsies a d’ailleurs remporté, en 2012, le Tony de la meilleure chorégraphie et de la meilleure bande originale.