Brandon Wint : Entrevue avec un poète qui vit l’amour qu’il sème
– par Alexandre Millaire –
Avec sa présence sereine, sa voix aux teints sacro-saints et son rire contagieux, ce poète mine la vérité intérieure dans le but de toucher positivement sa communauté. Il peut être apprécié chaque mois au Pressed pour son Artistic Showcase et sa série Cookies and Tea à la boulangerie Bread By Us.
Depuis son arrivée à Ottawa, il y a neuf ans, Brandon Wint, le poète avec le sourire omniprésent et la marche distinctivement boiteuse, est devenu une figure notable dans le monde artistique ottavien. Son dévouement au pouvoir transformateur des arts performatifs se manifeste dans sa manière d’être, son habileté de pouvoir converser et toucher quiconqu’il rencontre et son optimisme inébranlable. La série mensuelle qu’il a mise sur pied en 2012, The Artistic Showcase, au café-resto Pressed, sert de véhicule par lequel il fait découvrir au public les artistes du slam et de la poésie traditionelle ainsi que des musiciens de la région. Il se dit inspiré du légendaire open mic du Umi Café, endroit couramment en rénovation. « Ce qui était unique à cet endroit-là était que le succès était défini par l’habilité de l’artiste d’unifier les gens affectueusement », raconte-t-il. « Ça m’a donné une connaissance intuitive de ce qu’est être hôte d’un spectacle qui a non seulement une valeur créative mais une valeur spirituelle aussi pour que, lorsque les gens repartent, ils se sentent nourris, ils se sentent purifiés ou, d’une manière humble, qu’ils ont récité leurs prières ».
Ottawa est la ville qui le connaît le mieux, explique-t-il, et il lui doit une grande partie de son élevage spirituel. « Une chose qui sépare Ottawa des villes plus enracinées sur le plan artistique […] est l’idée que, si quelqu’un cherche à démarrer de quoi, il y a toujours de l’espace pour créer », énonce-t-il, lui-même originaire de Vaughan, banlieue de Toronto. Il élucide son affection pour la capitale. « Ici en 2008, j’ai compris que ma capacité d’aimer était orientée autour du choix, alors, je pouvais choisir d’aimer à chaque moment […] et la poésie est devenue plus facile à créer, à voir, à raconter puisque c’était toute une manière d’exprimer de la gratitude pour le Divin. Wow! Tu sais? L’amour est réel », déclare-t-il.
Ses talents, toujours facilement appréciables sur scène, déservent aussi la communauté de poètes en herbe ottaviens par le biais d’ateliers qui ont pour but ultime d’aider les gens à découvrir leur voix authentique. à l’Université d’Ottawa les mercredis de 19 h à 20 h dans la salle 301A au Centre universitaire. Le soutien qui lui a été accordé par le Centre pour étudiant.e.s ayant une incapacité lui a valu cher au fil des années, et il encourage son utilisation par ceux en besoin. Ses ateliers, , sont fondés sur la maxime « la poésie commence où la vérité commence » et ont pour
Avec le maigre salaire que lui offrent ses emplois et ses performances, il persiste dans son travail de partage poétique, de purification personnelle et de renforcement communautaire. On le repère à toute heure dans les cafés de la ville, où on connaît toujours son nom et sa saveur de biscuit préférée. La plume à la main et le regard lointain, on voit un jeune homme qui, dans ses propres mots, se laisse mener par le désir de vivre une vie honnête et passionée.