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Arts et culture

Bozo l’orignal vampire : grand frisson ou déception ?

13 novembre 2020

Crédit visuel : Nisrine Nail – Direc­­­­trice artis­­­­tique

Par Gaëlle Kanyeba – Cheffe du pupitre Arts et Culture

Si les vampires sont souvent décrits comme étant des créatures effrayantes et malveillantes, certains ne sont pas à craindre, et peuvent être très attachants. Là est l’idée maîtresse du théâtre de la Vieille 17 et de Vox théâtre, qui présentent dans leur spectacle Bozo l’orignal vampire, un monstre qui sauve les enfants des griffes des méchantes sorcières. De quoi rassurer celles et ceux qui étaient, jusqu’à maintenant, terrorisé.e.s par Halloween.

Cette collaboration avec La Nouvelle Scène Gilles Desjardins a été lancée le 30 octobre dernier sur leur page Facebook et leur chaîne YouTube. Elle s’inscrit dans le cadre de la série Les contes de l’épouvantes, et raconte l’histoire de Bozo, un orignal victime d’un sort maléfique qui le transforme chaque année en vampire pendant la nuit d’Halloween. Il existe néanmoins un moyen de rompre le sort : lécher du sang humain. Mais cette nuit-là, il croise deux sorcières qui s’apprêtent à piéger les enfants du village. S’enchaînent alors les mésaventures, toutes plus comiques les unes que les autres.

Charmée…

C’est sur un fond noir, face à la caméra que Marie-Thé Morin conte cette histoire. L’actrice livre un monologue énergique et maîtrisé qui réussit à faire vivre les personnages imaginés par Normand Renaud, auteur Franco-Ontarien.

Dès les premières paroles, la conteuse annonce que « cette histoire d’Halloween fait peur aux orignaux et fait rire les humains ». Effectivement, même si le récit reprend certaines caractéristiques de l’horreur, telles que l’affolement, l’appréhension, la terreur ou la psychose, ce conte n’est pas une histoire d’épouvante.

Je trouve que la narration de l’histoire par une actrice confirmée, et non par l’auteur lui-même, apporte beaucoup de charme au spectacle. Le jeu théâtral de Morin, sa gestuelle captivante et l’environnement sonore de la scène, crée une expérience immersive très différente des vidéos sur les contes déjà disponibles sur YouTube. Même si le spectacle est destiné aux plus jeunes, les adultes s’y intéresseront aussi.

… Mais pas épatée

Néanmoins, je ne suis pas impressionnée pour autant. Je m’attendais à un je-ne-sais-quoi que je n’ai pas obtenu. Le décor et les illustrations étaient trop simplistes à mon goût. J’aurai aimé qu’il y ait sur scène des éléments matériels qui me plongeraient un peu plus dans l’esprit d’Halloween. Le décor aurait pu être plus élaboré. Dans ce cas-ci, je ne vois qu’une personne vêtue de noir sur un fond noir ; c’est tout.

Alors oui, je suis reconnaissante de pouvoir vivre une expérience théâtrale gratuite tout en étant affalée sur mon canapé. Mais puisqu’il s’agit de la première édition, je suppose qu’il en aura une deuxième. Dans le cas où celle-ci est payante, suis-je prête à payer pour voir une actrice, bien que talentueuse, me conter une histoire sur un fond noir ? Je ne pense pas. Au théâtre, le décor compte tout autant que le jeu des comédien.ne.s.

Celles et ceux  qui sont à la recherche de grands frissons risquent d’être déçu.e.s par cette performance, mais il s’agit bien d’un conte, pas d’un film d’horreur. Par contre, si vous cherchez simplement à vous évader et à vous émerveiller dans la simplicité, sachez que le conte reste disponible en ligne à toutes et à tous jusqu’au 30 novembre.

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