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Arts et culture

Bouddhisme : cerner ses émotions

11 février 2019

Illustration Andrey Gosse

Par Maeve Burbridge

En cette période de Saint-Valentin, la réévaluation de la vie amoureuse et les émotions titillant les pensées, ​La Rotonde ​explore le point de vue bouddhiste pour aborder les sentiments de manière saine, productive et sans jugement, d’après cette philosophie se portant à la compréhension et le contrôle de l’esprit.

Un état temporaire

Le bouddhisme enseigne que les émotions ne font pas partie de qui nous sommes, mais qu’ils nous mettent dans un état provisoire d’affectation qui finira par passer. En prenant cette approche, il est possible d’accepter nos sentiments sans nous laisser nous emporter par les impulsions.

« On devrait laisser la colère, la jalousie, les émotions négatives se manifester sans essayer de les réprimer, mais en restant objectif et calme. Comme ça, on peut comprendre d’où ça vient », explique Samuel Holowka, étudiant de deuxième année en criminologie et pratiquant le bouddhisme depuis trois ans. Au lieu de laisser les sentiments négatifs envahir ses pensées pour ensuite regretter ses actes, il s’agit plutôt de laisser les émotions être vécues et garder en tête qu’elles sont pour la plupart du temps temporaires et ne font pas partie de qui nous sommes en tant qu’individu, comme l’affirme Jean-Pierre Duquet qui pratique le bouddhisme depuis près de 20 ans.

Selon lui, une deuxième différence entre la gestion des émotions typiquement occidentale et l’approche bouddhiste est le fait de juger nos émotions. Il explique qu’il est « […] très normal de ressentir des émotions négatives et il ne faut pas les juger ni les ignorer. Identifie tes émotions, observe-les, ne te juge surtout pas. »

Amour ou attachement ?

Si vous figurez parmi ceux qui passeront la Saint-Valentin avec votre bien-aimé.e, les enseignements du bouddhisme pourront aider à solidifier votre couple en réduisant les montées et descentes extrêmes d’émotions et d’affection.

D’après Holowka, une leçon clé du bouddhisme est d’identifier la frontière entre l’amour et l’attachement. Il explique que dans notre société, on est souvent encouragés à accepter des conceptions de l’amour qui ne sont pas saines et qui relèvent en vérité de l’attachement : « On peut se dire des choses comme  « je ferais tout pour toi » ou « tu me manques tellement ». C’est malsain puisqu’on devient trop attaché. Il faut être capable de vivre sans cette personne, même si on l’aime. Ce serait triste de se séparer, mais ton monde de ne devrait pas s’écrouler sans cette personne. »

Selon Duquet et Holowka, l’amour c’est de souhaiter qu’une personne soit heureuse avec ou sans nous, donc il n’y a pas de vrai rapport entre l’attachement et l’amour. « L’amour est plus solide et plus pur quand on veut le bonheur de la personne qu’on aime, sans craindre son départ », affirme Duquet.

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