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Actualités

Une bonne et une mauvaise nouvelle

28 janvier 2019

Par: Gabrielle Lemire, Cheffe du pupitre Actualités

Il n’existe pas de mode d’emploi de l’actualité. En effet, on dirait qu’elle nous arrive comme un tsunami. On chevauche la vague des informations, on suit la parade, impuissants en tant qu’individus pour réellement y changer quelque chose.

On peut s’entendre sur le fait que les nouvelles donnent l’impression d’être, en règle générale, négatives. Nul besoin de dresser une liste exhaustive de ce qui va mal sur Terre, on connaît la rengaine. Plus le radio-journal envahit nos écouteurs à coup de grèves, de manifestations, de fraude, d’attentats, de réchauffement climatique, de coupures, d’agressions à caractère sexuel, de coup d’État et de paralysie de gouvernement… plus le nuage noir s’épaissit au-dessus de nos têtes de presque-citoyens.

L’espoir chute alors lorsqu’on se rend compte que seuls les changements systémiques peuvent remédier à ces crises. Faudrait-il fermer ses yeux et zapper les informations, tout simplement ?

Le bonheur est dans l’ignorance

C’est faux. De toute façon, avec les médias sociaux, il devient difficile de rester sourd à toute bribe d’actualité. Mais le fait d’en savoir plus serait-il à l’origine d’un pessimisme irréversible par rapport à la société ? En savoir moins permettrait alors un contentement confortable dans l’état actuel des structures sociales qu’on ne peut changer.

Ça revient toujours à la même dichotomie : agir ou rester passif. On n’a pas à se pencher longtemps sur la question pour identifier laquelle des deux options est la plus facile. Bien que ce ne soit pas tout le monde qui veuille sortir de la caverne, je me dois d’écarter l’ignorance dans la liste des sorties de secours à l’actualité déprimante. Ce genre de bliss n’en vaut pas la chandelle.

Et alors ?

Est-il possible de concilier le bonheur et la volonté de s’informer afin de participer activement à l’évolution de la société ? C’est vrai que de connaître les statistiques sur le réchauffement climatique, par exemple, ne permettra pas de faire changer cette tendance en un tournemain.

Toutefois, sans tomber dans le sermon, il faut penser que la meilleure façon de remédier à la faim d’un humain, ce n’est pas de lui donner un poisson, mais de lui apprendre à pêcher. Au-delà des histoires de pêche à la Confucius, l’apprentissage et la connaissance sont des outils indispensables pour susciter des changements structuraux positifs qui ont le potentiel de se glisser dans le flot des actualités macabres une fois de temps en temps. Et c’est le genre de nouvelles qui pourrait nous sauver du pessimisme.

Bonne nouvelle

Une étude menée par The Guardian en 2018 a fourni la preuve que le lectorat a soif de bonnes nouvelles en lançant UpSide, une plateforme de « journalisme constructif ». Parmi des dizaines de sites Web qui publient des nouvelles optimistes, elle fournit au lectorat des oasis informatifs à partager dans leur réseau. Loin de vouloir distraire des vrais enjeux, ces nouvelles se veulent plutôt la présentation de solutions à des enjeux actuels.

La mauvaise nouvelle, c’est que de multiples problèmes vont continuer de remplir nos fils d’actualité, puisqu’on ne peut fermer les yeux devant la réalité. La bonne nouvelle, c’est qu’afin de remédier à ces problèmes, on se forge une compréhension du monde qu’aucune mauvaise nouvelle ne pourra nous enlever.

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