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Le bilinguisme, fiction ou réalité ?

30 octobre 2017

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Par Stéphanie Bacher-Journaliste

 

Il existe une multitude d’expériences vécues sur le campus qui remettent en question le statut du français à l’Université d’Ottawa. Cette semaine, La Rotonde a décidé de creuser davantage cette question et d’interroger plusieurs acteurs de la communauté universitaire à ce sujet : qu’en est-il de l’état de la francophonie sur le campus ?

Une prise de conscience nécessaire

Alors que l’Université d’Ottawa se vante sur plusieurs tribunes d’être la plus grande université bilingue du monde, ses étudiant.e.s francophones, qui forment près du tiers de la communauté étudiante, éprouvent de nombreux problèmes dans leurs interactions quotidiennes sur le campus.

Tant le recteur de l’Université, Jacques Frémont, que les étudiant.e.s interrogé.e.s reconnaissent que bien que les services soient offerts en français sur l’ensemble du campus, les étudiant.e.s francophones continuent de faire face à plusieurs problèmes qui nécessitent une prise de conscience et des actions de la part de l’Université.

Un racisme affiché ?

Selon Pascasie Minani, Commissaire à l’équité de l’Association des étudiant.e.s gradué.e.s (GSAÉD), les problèmes se font surtout ressentir au niveau du racisme affiché par certains professeurs francophones et du faible recrutement d’étudiant.e.s francophones aux études supérieures.

Elle déplore que dans certains départements, on retrouve une petite minorité de francophones et une grande majorité d’anglophones, ce qui souligne un problème de recrutement d’étudiant.e.s francophones aux cycles supérieurs. Minani affirme également avoir entendu des étudiant.e.s racialisé.e.s francophones se plaindre du racisme de professeurs francophones à leur égard.

Guillaume Deschênes-Thériault, étudiant à la maîtrise en science politique, trouve qu’il y a aussi des lacunes au niveau de la vie étudiante. Il dit qu’il se serait attendu à une plus grande qualité de bilinguisme au sein de la GSAÉD où les réunions du Bureau des directeurs, le Conseil d’administration de l’Association, se déroulent principalement en anglais. Il raconte aussi avoir reçu une réponse uniquement en anglais à un message qu’il avait envoyé en français au gérant du Café Nostalgica. Ces situations sont dues selon lui à un manque de sensibilisation à ce sujet.

L’U d’O doit en faire davantage sur cette question

Le recteur de l’Université affirme pour sa part qu’il entend clairement le message des francophones qui sont, selon ses termes, tannés d’être traités comme une minorité. Il reconnait que l’U d’O doit en faire davantage sur cette question, surtout quand il est question de l’offre de cours et de programmes en français.

Il souligne que l’Université est en train d’agir sur ces dossiers et qu’il entreprend en ce moment des démarches auprès du gouvernement ontarien pour accueillir des programmes francophones en science, génie et en mathématiques dès l’automne prochain.

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