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Bilan de la réunion du Bureau des gouverneurs : Les détails apparaissent sur le campus satellite proposé à Woodstock

5 octobre 2014

– Par Alex Jürgen Thumm –

Les débats sur l’établissement d’un campus satellite francophone à Woodstock, au sud-ouest de l’Ontario, et une présentation sur l’agrandissant partenariat entre la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa (U d’O) et l’Université Jiao-tong de Shanghai, en Chine, étaient les points focaux de la réunion du Bureau des gouverneurs (BDG), lundi dernier.

Allan Rock, recteur de l’Université, et Christian Detellier, vice-recteur aux études, ont présenté au BDG le travail fait jusqu’à date pour répondre à l’offre du Gouvernement de l’Ontario de contribuer des fonds importants à la création d’un campus francophone dans le sud-ouest de la province. M. Rock a précisé que c’est la Ville de Woodstock qui s’était approchée de l’U d’O pour établir un campus chez elle. « Cette proposition est stratégique. Au lieu de laisser cette opportunité à quelqu’un d’autre, il faut la saisir nous-mêmes », a-t-il affirmé.

« [Woodstock] n’est pas mon premier choix », a avoué le recteur, en reconnaissant qu’il y a très peu de francophones à Woodstock. Toutefois, cet emplacement est considéré en raison de sa proximité à plusieurs communautés francophones du sud-ouest. M. Detellier a noté que « la proximité est très importante pour la participation aux études postsecondaires ».

Décisif aussi est l’offre généreux de la Ville de Woodstock : elle propose 70 000 pieds carrés de locaux, des facilités récréatives et culturelles et du logement dans le secteur privé, tout sans frais. Or, ces 70 000 pieds carrés requièrent des rénovations significatives pour servir de campus, rénovations que l’U d’O n’est pas prête à payer. Le projet est donc conditionnel du financement à 100 % de la part du Gouvernement de l’Ontario.

Christian Detellier : « L’U d’O est de facto l’institution la mieux équipée pour répondre aux besoins des Franco-Ontariens »

L’U d’O reçoit 50 % de toutes les demandes faites par les diplômés du secondaire en français de l’Ontario, selon M. Detellier.

Il y a eu une croissance de 3 % de la population francophone dans le sud-ouest de l’Ontario entre 2006 et 2011, une croissance plus importante que dans l’est de l’Ontario. Alors que les inscriptions aux écoles primaires francophones au nord ont chuté de 13 %, elles ont augmenté de 4.5 % au sud-ouest.

Le campus offrirait des baccalauréats en français en sciences de la santé, en informatique, en administration et en science biomédicale. Des cours de première année y seraient offerts en génie, en sciences, en arts et en sciences sociales. La Cité d’Ottawa y offrirait aussi des cours variés. Pour accommoder les étudiants qui font leur première année à Woodstock pour ensuite transférer au campus ottavien, le campus Lees sera agrandi.

Allan Rock : « Il y a des incertitudes et des risques »

Au cours des débats suivant la présentation, un malaise considérable s’est dégagé. Un membre du BDG a protesté que les campus satellites ruraux n’attirent pas les meilleurs professeurs, et par conséquent, ni les meilleurs étudiants. Woodstock nuirait donc à la réputation de l’Université alors que celle-ci fait son tout possible pour se promouvoir. Un autre a affirmé que ce projet n’est pas à la hauteur des projets récents de l’Université. « Le défi est de ne pas déshabiller Ottawa pour habiller Woodstock », a-t-on remarqué.

Anaïs Elboujdaïni, représentante des étudiants diplômés au BDG, a voté contre la continuation des négociations entre l’U d’O et le Gouvernement de l’Ontario. Elle a commenté après la réunion que l’ordre du jour était trop chargé pour adéquatement décider du projet. Elle se dit en faveur de l’éducation en français partout en Ontario, et même en faveur d’un campus satellite, mais elle craint que le projet comme tel engendre des coupures pour les étudiants au campus ottavien. Les pertes de revenus prévues à Woodstock pendant les premières années d’existence du campus satellite pourraient servir d’excuse pour amaigrir les services au campus principal.

« On nous envoie toujours deux messages au BDG. On dit qu’il y a de grandes difficultés financières et qu’il faut couper les dépenses dans les facultés, mais en même temps, on se lance dans de gros projets », a observé Mme Elboujdaïni.

La motion pour procéder avec les négociations du campus à Woodstock a été adoptée, 12 contre 10, avec une abstention.

U d’O, campus Shanghai

La création de l’École conjointe de médecine Ottawa-Shanghai a été présentée par le doyen de la Faculté de médecine, Jacques Bradwejn. Celui-ci a insisté à plusieurs moments sur la fierté que devrait en avoir l’Université. « Les meilleures écoles de médecine américaines veulent un partenariat avec Jiao-tong », qui serait l’une des universités les plus prestigieuses en Chine, ayant un positionnement beaucoup plus haut dans les classements, comparativement à l’U d’O. Le plus grand avantage de ce partenariat est donc la visibilité.

L’Hôpital Renji, à Shanghai, où se trouvera l’École conjointe, est un hôpital beaucoup plus grand et moderne que les hôpitaux à Ottawa, expliquait M. Bradwejn. Le volume incomparable de chirurgies qui y ont lieu permettra aux étudiants d’Ottawa d’apprendre des techniques rares qui sont presque impossibles à enseigner ici. En plus, puisque la faculté chinoise offre un programme d’études « élite » en français, les étudiants francophones seront les bienvenus à Shanghai.

Bradwejn a conclu en annonçant que tout est financé par leurs partenaires à Shanghai, même les frais de voyage jusqu’à présent. « Ils ont les ressources nécessaires, il n’y a aucun risque financier [pour l’U d’O] », confirme-t-il.

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