Actualités
Par : Charley Dutil – Journaliste
Plusieurs Franco-Ontariens se rappellent avec fierté et satisfaction l’obtention l’année dernière par l’Ontario du statut d’État observateur à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Malgré le fait que lors du dernier recensement l’Ontario comptait plus de 500 000 Franco-Ontariens identifiant le français comme leur langue première (plus que plusieurs états membres de l’OIF), le gouvernement de l’Ontario avait déposé une demande de membre observateur et non d’État membre.
Promouvoir la francophonie Ontarienne
Le président de l’Assemblée de la francophonie (AFO), Carol Jolin, estime que la nouvelle adhésion de l’Ontario à l’OIF permet avant tout de faire « du réseautage à grande échelle et crée des partenariats avec d’autres États francophones à travers le monde ». Jolin donne en exemple les relations que l’Ontario a établies avec plusieurs pays, dont le Maroc en particulier « auquel l’Ontario compte envoyer une délégation en février pour promouvoir l’immigration de francophones ».
Autre avantage de taille pour le président de l’AFO, l’adhésion de l’Ontario à l’OIF a également permis de « changer la perception de la francophonie chez notre gouvernement provincial ». Jolin souligne notamment que c’est à la suite de cette adhésion que le gouvernement provincial « a créé le ministère des Affaires francophones pour remplacer l’office des Affaires francophones ».
Vers le statut d’État membre ?
Le co-président du Regroupement des étudiants franco-ontariens (RÉFO), Jocelyn Leblanc, se dit également satisfait de l’adhésion de l’Ontario à l’OIF, mais fait cependant part de son désir que l’Ontario investisse davantage pour obtenir le statut d’État membre.
Jolin explique néanmoins que pour obtenir ce statut, « le gouvernement de l’Ontario devra non seulement donner plus d’argent à l’OIF, mais aussi dépenser beaucoup plus pour son département des ressources humaines et engager plus de personnel ». Le président de l’AFO précise que le gouvernement provincial a d’ores et déjà engagé de nombreuses dépenses pour l’OIF, dont notamment 300 000 $ « pour promouvoir l’égalité homme-femme dans la francophonie ».
Un gain pour l’Ontario
Leblanc appelle pour sa part à continuer à se mobiliser et investir pour promouvoir l’Ontario francophone afin que « les autres pays sachent qu’il y a des francophones hors Québec » et de pérenniser « la reconnaissance déjà acquise » en tant que culture francophone.
Dans une perspective similaire, Jolin souligne également l’importance de l’adhésion à l’OIF afin de « projeter à l’international l’Ontario en tant qu’une destination francophone ». « Dans le futur, pour faire des gains, il faudra se concentrer à promouvoir non seulement la francophonie, mais aussi l’économie ontarienne » ajoute-t-il, en ciblant spécifiquement le potentiel de développement offert par les nouveaux arrivants francophones.