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Bilan de l’Assemblée générale : La motion de grève modifiée pour la prochaine AG

24 novembre 2014

– Par Clémence Labasse –

La Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) souhaitait créer « une culture de mobilisation » à l’occasion de la toute première Assemblée générale (AG) de son histoire le lundi 17 novembre. Cette dernière a créé un débat, mais la  protestation était dirigée à l’égard de la FÉUO. Le Mouvement révolutionnaire étudiant (MRÉ) de l’Université d’Ottawa (U d’O), dans son bilan de la première AG, indique planifier une motion de grève d’une journée lors de la prochaine Assemblée.

Faute d’atteindre le quorum, l’AG n’a pu réellement commencer. Cela étant, lors d’une période de questions allongée, les étudiants ont pu poser des questions et se confronter à l’exécutif de la FÉUO pendant plus de deux heures. L’AG n’a pu rassembler le 1 % de la population étudiante nécessaire pour pouvoir voter sur les cinq motions présentées. Au bout d’une heure et demie pourtant, il manquait encore 10 % du nombre d’étudiants exigé pour que le quorum soit atteint.

Certains étudiants, frustrés, n’ont pu s’empêcher de se lever pour interrompre les membres de l’exécutif qui faisaient une présentation sur leur travail. « Je pense que l’existence continue de ce rapport [des membres de l’exécutif de la FÉUO] va à l’encontre de ma participation dans cette assemblée parce que un, je suis en train de perdre la volonté de rester éveillé et sobre », s’est exclamé l’étudiant Fred Wu. L’intervention a rapidement été suivie par une exclamation venue du public : « Je propose la motion d’ajourner cette réunion ! » et la clameur d’une partie de la salle.

L’AG a cependant continué jusqu’à être ajournée à 21 h, et la période de questions à l’exécutif s’est retrouvée mêlée à des débats sur les différentes motions.

Une motion, un conflit : la grève
Sans quorum officiel et sans vote, les résolutions ont toutes été transférées au Conseil d’administration de la FÉUO qui aura le dernier mot quant à leur application. Toutes, sauf une : la motion sur la grève. Mme Roy a affirmé que celle-ci sera repoussée directement à la prochaine AG, qui est prévue le 19 mars prochain.

Cette motion, apportée par le MRÉ, a suscité les passions tout au long de la soirée. Elle proposait de donner à la FÉUO le mandat d’examiner la possibilité d’une grève au printemps 2015.
Dans son bilan de la première Assemblée, le comité central du Mouvement Révolutionnaire de l’U d’O affirme qu’il désire « mettre de l’avant une motion à l’Assemblée générale du semestre d’hiver pour une grève d’une journée ».
Parmi leurs constats, le regroupement critique le manque de sérieux de la FÉUO. « Nous avons contacté l’exécutif [de la FÉUO] aux alentours de la semaine 101, demandant si une date fut choisie. […] La réponse est venue presque deux mois plus tard ; l’Assemblée fut organisée à la dernière minute et sa promotion fut minimale », dénonce le bilan du MRÉ.

Une grève à Ottawa serait surtout en solidarité avec une grève étudiante plus grande au Québec, explique Jean-Philippe Ouellet, membre sénior du MRÉ. Mais si une grève générale étudiante recommence du côté du Québec, l’AG de mars serait un peu tard.

« Dans cette éventualité, nous pousserons pour avoir une assemblée d’urgence pour être capables de voter immédiatement », renchérit ce dernier en entrevue avec La Rotonde quelques minutes après la clôture de la première Assemblée.

« J’aurais aimé qu’on soit capables de voter, ça nous aurait donné la géographie politique du campus plus exactement, et voir combien de personnes seraient prêtes à suivre la grève. Là on ne peut pas savoir vraiment », rajoute M. Ouellet.
Cela étant, pour Mme Roy, faire un vote facultatif n’était pas une véritable option, d’autant plus que « la salle était de plus en plus polarisée au fil de la soirée ».

Une petite confrontation a eu lieu au sein de la salle quand un étudiant au micro s’est avancé pour s’exclamer : « Je peux vous assurer que personne, personne, ici ne veut prendre part à une grève ». Applaudi par une partie de la salle, un autre groupe étudiant s’est lui levé pour entonner le mot —« Grève, grève, grève »—encore et encore pendant quelques secondes.

Une mobilisation sur le web

Depuis lundi, l’AG est toujours un sujet de discussions importantes, sur le web notamment. La page Facebook « SFUO does not represent me » (La FEUO ne me représente pas) a vu son nombre de J’aime sensiblement monter depuis l’AG, et de nombreux messages virulents y ont depuis été postés. Un nouveau groupe a été créé : « UOttawa Talk back », destiné à laisser les étudiants discuter pour appréhender les questions et problèmes étudiants, sans avoir à passer par la voie du syndicat étudiant. Il compte plus de 7500 membres.  Sur Twiter un hashtag permettait aux étudiants de suivre le déroulement de la soirée : #SFUOGA.
Une autre mobilisation sur Facebook encourage les étudiants à se faire rembourser leur cotisation de 3,75 $ au GRIPO, le Groupe de recherche d’intérêt publique de l’Ontario, qui finance notamment la campagne uOttawa sans fossiles et le MRÉ. Ce groupe, « Opt-out of OPRIG! », invite à « enlever votre argent des mains des communistes et des antisémites ! ».

Le MRÉ affirme également que le nombre de J’aime sur leur page Facebook a monté tout au long de la soirée de lundi. Si l’AG n’aura pas réussi à soulever les foules, elle aurait cependant permis l’ouverture de débats qui, s’ils se continuent et suscitent l’attention de plus en plus d’étudiants, permettront peut-être d’atteindre le quorum à la prochaine AG.

La prochaine réunion du Conseil d’administration de la FÉUO, où seront votées les motions, se déroulera le 4 décembre à 16h. L’emplacement demeure inconnu.

Visitez larotonde.ca pour plus d’informations sur les AG.

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