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Arts et culture

Bénévolat au service de l’art et l’art au service du bénévolat

10 novembre 2014

– Par Alex Millaire –

Au Musée canadien de l’histoire, un événement pouvant être facilement tiré d’un roman utopique s’est déroulé samedi dernier, où l’art s’achète avec du temps.

Bénévotemps, ou Timeraiser dans la langue de Shakespeare, est un organisme mis en place pour lier les communautés de la bienfaisance et des beaux-arts. Samedi dernier, les organisateurs de ce méta-organisme à but non lucratif sont descendus sur la Grande Galerie du Musée canadien de l’histoire pour offrir aux gens la chance de découvrir les artistes et les organismes à but non lucratif de la région. Accompagnés de la musique de DJ Acro et de la peinture live d’Allan André, les participants étaient invités à apprécier les œuvres d’art de leurs confrères et consoeurs ottaviens et de mettre des offres sur leurs pièces préférées. La grande différence proposée par l’enchère silencieuse Bénévotemps? On n’offre pas de l’argent mais du temps.

Avec un minimum de 25 heures et un maximum de 100, ces chrénos représentent du temps promis à un organisme à but non lucratif au choix. Une trentaine d’initiatives dont
 Artengine, A Com
pany of Fools, Pink
Triangle Services, La
Popote Roulante et
 même l’Association de 
l’équitation thérapeu
tique d’Ottawa-Carleton étaient présents
 à l’évènement pour
susciter l’intérêt de potentiels bénévoles. Les
 gagnants ont un an
pour compléter leurs
heures, après quel
temps ils peuvent récupérer leurs œuvres,
 ceux-ci ayant doté les
bureaux des donateurs, dont TD, RBC 
et Sun Corp. Noorin
 Ladhani, agente de
communication, diffusion et promotion, un
de seulement cinq employés de l’organisme,
 nous explique : « Le financement des arts est
 assez limité au Canada 
et, afin de faire ce que 
nous faisons à l’échelle
 que nous le faisons, nous avons besoin du soutien de compagnies canadiennes. Ce qui est génial est que les compagnies qui nous soutiennent nous donnent non seulement des fonds, mais utilisent aussi les événements comme lieu pour brancher leurs employés aux organismes à but non lucratif dans leur ville, ce qui promeut le bénévolat au sein de leurs compagnies ».

Certaines conditions s’imposent aux artistes, dont la taille et la présentation de leurs œuvres, mais, une fois sélectionnés par le panel de juristes qui inclut toujours des experts locaux, ils sont payés jusqu’à un maximum de 1000 $ de prime abord, processus rare dans le monde de l’art. Avec près d’un million de dollars refilés aux artistes depuis sa création en 2003 et plus de 160 000 heures accordées aux organismes impliqués, Bénévotemps est une anomalie bien appréciée dans le monde de l’art, bafouant les conventions et rapprochant l’art de ses racines.

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