– Par Sinda Garziz –
Suite à une demande formulée à l’administration de l’Université d’Ottawa (U d’O) par l’Association des étudiants en études autochtones et canadiennes (AÉÉAC) et l’Association des étudiant-e-s autochtones (AÉA), en janvier dernier, le bâtiment qui porte actuellement le nom « Université 52 » et qui abrite l’Institut des études canadiennes et autochtones, changera de nom.
Un bâtiment nommé d’après un militant algonquin?
L’AÉA et l’AÉÉAC ont proposé de donner à ce bâtiment le nom d’un grand militant algonquin décédé, connu autrefois pour avoir été un leader intellectuel, politique et spirituel dominant de la nation algonquine. Cette proposition de renommer le bâtiment a été initiée par le bureau du doyen de la Faculté des arts a ainsi reçu l’accord de l’administration universitaire, en février dernier. La famille du défunt a aussi exprimé son approbation et la proposition a finalement été approuvée à l’unanimité par le comité chargé des négociations, composé par les représentants des services d’accès, le Sénat, le Bureau des gouverneurs, l’AÉA et l’AÉÉAC.
William Leonard Felepchuk, étudiant à l’Université d’Ottawa et membre des deux associations susmentionnées, énonce que l’objectif de ce changement de nom d’après une personnalité algonquine, selon la dernière réunion de négociations du comité qui a eu lieu le 20 novembre dernier, s’inscrit dans une lutte pour une plus grande reconnaissance de la nation algonquine dans l’entourage de l’Université d’Ottawa. Une université qui, selon la législation canadienne, est construite sur des terres non-cédées de la nation algonquine. « Le changement du nom d’un bâtiment du campus d’après un Algonquin est attendu depuis longtemps. C’est un petit pas vers la reconnaissance de la nation autochtone sur les terres où nous vivons », affirme-il.
Un processus qui vient de commencer
Le nom demeurera confidentiel jusqu’à ce que le processus de l’approbation prenne fin, avec l’appui du Bureau des gouverneurs prévu pour le mois prochain, tout en sachant que jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu d’opposition à cette proposition, ni de la part des groupes étudiants, ni de la part de l’administration. Une cérémonie de changement de nom officielle aura lieu durant le semestre d’hiver 2014.
Cependant, nommer un bâtiment d’après une personne algonquine est considéré comme un acte symbolique louable et important pour une plus grande reconnaissance de la nation autochtone. Mais cela n’est pas suffisant. Beaucoup de changements réels et tangibles doivent encore être réalisés, selon M. Felepchuk. Il faudrait plus de financements aux associations des étudiant-e-s autochtones, qui font face à beaucoup d’obstacles, comme la difficulté d’accéder à l’éducation universitaire. « Nos associations étudiantes veulent aussi voir la langue algonquine enseignée à l’Université, ainsi que des améliorations au programme des études autochtones » affirme-t-il.