– Par Solomiya Ostapyk –
Dès que le visiteur entre dans la galerie Montcalm, située à l’Hôtel de ville de Gatineau, il peut apercevoir les douzaines de petites statuettes qui tournoient, grimpent, jouent, glissent, et roulent. Peu importe la façon dont ces petites représentations d’humains sont positionnées, elles ont toutes quelque chose en commun : elles sont en train de se balancer, et ce, parfois de manière précaire.
L’exposition Équilibre et gravité, conçue et créée par le sculpteur Raymond Warren, est en place à la galerie Montcalm jusqu’au 24 novembre. Elle présente une expérience visuelle de l’apprentissage de l’équilibre en démontrant le concept de la fragilité.
Certaines statues semblent être suspendues au plafond par elles-mêmes, en tenant les fils, alors que d’autres semblent grimper les murs, ou encore, se percher sur des toboggans. La variété des scènes inspire la réflexion à propos des moyens pour faire un balancement dans notre vie quotidienne.
Regarder les formes fixes force la tête à imaginer leurs mouvements.
Comment ces sculptures sont-elles fabriquées? « C’est en argile et c’est modelé à la main. Chaque sculpture est faite vide et les parois sont ensuite faites en additionnant de petites quantités d’argile », explique M. Warren. « Ensuite, c’est cuit au bois. Cette cuisson au bois va faire une finition, une couleur, une texture très spéciale à cause de la fumée de la cendre qui va fondre à haute température. En fondant, cette cendre va créer un genre de vernis, comme un émail. »
Le sculpteur pense que les spectateurs se sentiront apaisés et qu’ils seront souriants, puisqu’ils y reconnaîtront les personnages et les situations familières. Il y a une telle diversité de scènes de balancement que chaque observateur serait capable de relier l’exposition à lui-même.
En entendant quelques noms des sculptures, comme « Pirouette aérienne », « Confiance », « Accélération », et « Crains rien! », on peut deviner qu’elles sont belles et honnêtes dans leur simplicité.
Raymond Warren a gradué de l’Université de Québec à Montréal en 1974 en obtenant un Baccalauréat spécialisé en arts plastiques. Depuis, il a tenu plusieurs expositions. M. Warren connaît la vie d’étudiant en arts visuels ainsi que la vie d’artiste. Il explique que les étudiants en arts visuels d’aujourd’hui « ne seront pas prêts nécessairement à exposer leur travail tout de suite. Ça prend des années à sortir de l’université avant de vraiment savoir ce que l’on veut faire, quel est son style et sa manière, quelles techniques on veut privilégier. Les étudiants ont besoin de beaucoup de patience, mais en même temps, la récompense vient, parce qu’ils font ce qu’ils aiment et ils font quelque chose de très difficile à faire, mais c’est autrement méritoire de le faire. »
Équilibre et gravité illustre un but que beaucoup de personnes visent : nous voulons tous balancer entre nos études, nos emplois et nos proches. Peut-être que le moyen de faire ça, c’est de prendre le temps de danser, grimper, glisser, et jouer avec la gravité.