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Une avancée pour l’enseignement du droit des Premières nations

11 septembre 2017

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Par : Yasmine El Kamel

Embauche d’une ainée autochtone par la Faculté de droit

Annoncée par une large couverture médiatique à la fin du mois d’août, l’embauche de Claudette Commanda par la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa (U d’O) en tant que première aînée autochtone amènera une nouvelle expertise permettant de conseiller et d’informer les étudiants, les professeurs ainsi que le personnel administratif de la Faculté de droit.

 

« Entreprendre un processus de décolonisation »

François Larocque, doyen par intérim de la Faculté de droit, section Common Law, explique que l’embauche de Commanda s’inscrit dans la série de mesures prises depuis l’année dernière par la Faculté de droit pour répondre aux appels à l’action de la Commission de Vérité et de Réconciliation du Canada, destinés a faire reconnaître les expériences, les séquelles et les conséquences liées aux pensionnats.

Cette commission a lancé 94 actions, dont une qui cible particulièrement les facultés de droit du Canada. Ces dernières sont invitées à « entreprendre un processus de décolonisation » et à faire place à l’enseignement du droit autochtone dans l’enseignement du droit classique, précise Larocque.

Parmi les mesures prises par la Faculté de droit de l’U d’O, il y a eu la modification du curriculum ainsi que la création d’un poste de coordinateur aux affaires autochtones. C’est après avoir consulté les étudiant.e.s que la Faculté de droit a décidé d’embaucher Commanda. Ces dernier.ère.s voulaient « avoir accès à une personne avec beaucoup plus d’expérience, de la sagesse, un certain vécu », souligne Laroque.

Un parcours professionnel édifiant

Actuellement directrice générale de la Confédération des centres éducatifs et culturels des Premières Nations, Commanda a également siégé au Bureau des gouverneurs de l’Université des Premières Nations du Canada et à trois reprises au Conseil de bande de Kitigan Zibi.

D’après elle, les initiatives mises en place devraient aider les étudiants autochtones dans leurs études secondaires et encourager d’autres étudiants autochtones à faire leurs études à l’Université d’Ottawa. Pour Commanda, ces initiatives démontrent que l’Université s’engage sérieusement à atteindre la réconciliation.

L’aînée explique que la première étape ayant montré cet engagement a eu lieu en mars 2017, lorsque le recteur de l’U d’O, Jacques Frémont, avait signé un protocole d’entente avec le Centre National de Vérité et de Réconciliation.

« Petits pas, grand changement »

À l’origine du Centre des Ressources Autochtones de l’Université, Commanda est heureuse de revenir à l’U d’O et espère continuer à y faire des changements et même de parvenir à la réconciliation. Pour elle, tout est possible tant qu’il y a de l’engagement envers cet objectif.

Tout en rappelant l’une de ses devises, « des petits pas pour un grand changement », Commanda se souvient de sa période d’étudiante et constate « que ça a été un long processus, mais nous n’avons jamais perdu espoir ». Pour elle, l’enseignement du droit autochtone à la Faculté de droit est essentiel. Lorsqu’elle était étudiante à l’U d’O, le droit autochtone s’apparentait plus à la manière dont le droit canadien s’applique aux Premières Nations.

L’enseignement du droit autochtone doit maintenant être donné « selon notre perspective » précise l’aînée. Avant le colonialisme, « nous avions nos propres lois, et nous les avons encore ». Il est temps maintenant pour le Canada de faire de « nos traditions juridiques » une partie intégrante du système légal canadien, conclut-elle.

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