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Par Nicolas Hubert
RÉDUCTIONS BUDGÉTAIRES
Quelques semaines après que la communauté universitaire se soit mobilisée afin de manifester son opposition aux réductions budgétaires imposées à la bibliothèque universitaire, la présentation du budget provisoire de l’Université d’Ottawa pour 2017-2018 laisse présager l’adoption de nouvelles politiques d’austérité destinées à équilibrer les couts de fonctionnement de l’U d’O; des politiques aux impacts qui en inquiètent plus d’un.
Réductions de 4 à 8 % du budget des Facultés
Selon les conclusions du budget triennal 2017-2019, le déficit actuel de l’U d’O serait de 4,9 M$ et le déficit prévu pour l’exercice se terminant le 30 avril 2018 serait de 15,6 M$. Par conséquent, les instances de gouvernance de l’U d’O ont demandé aux diverses facultés et écoles de l’Université de « trouver des solutions structurelles viables pour gérer cette situation et équilibrer le budget ». Ces solutions se traduisent notamment par la contrainte de réduire de 4 à 8 % leur budget respectif.
L’U d’O fait-elle face à un déficit structurel?
Isabelle M.-Pulkinghorn, gestionnaire des relations avec les médias de l’U d’O, affirme que, à « à l’instar d’autres établissements ontariens, [l’U d’O] fait face à de sérieuses pressions financières » et que les instances de gouvernance de l’Université œuvrent pour atténuer ces pressions et répondre « aux objectifs stratégiques fixés dans Destination 2020 ».
La présidente de l’Association des professeurs de l’Université d’Ottawa (APUO), Jennifer Dekker, estime néanmoins que l’U d’O ne fait en aucun cas face à un déficit structurel et que par conséquent, les politiques d’austérité présentées au sein du budget provisoire ne sont pas justifiables.
« Le déficit actuel dans le budget de l’U d’O n’est qu’un déficit mathématique, ce qui signifie que les revenus sont légèrement inférieurs aux dépenses de l’année en cours. Un déficit structurel est plutôt le résultat d’un déséquilibre financier sur une longue période » a-t-elle expliqué dans un courriel adressé à La Rotonde.
« Les priorités doivent être réévaluées »
Alors que la communauté universitaire s’inquiète des répercussions négatives pouvant être engendrées par d’éventuelles politiques d’austérité, notamment sur la qualité de l’enseignement et sur les conditions de travail de l’ensemble des employé.e.s de l’Université, Pulkinghorn souligne que « les pressions financières font partie de la vie universitaire et doivent être perçues comme une occasion d’améliorer l’efficacité de l’ensemble de l’Université et de faire les choses différemment » et que, par conséquent, « les priorités doivent être réévaluées tout en restant fidèles à la mission universitaire ».
Dekker rappelle cependant à ce sujet que l’U d’O « s’appuie intensément sur le travail d’employés contractuels ou à temps partiel qui sont à risque de perdre leurs postes en raison des coupures proposées ». La présidente de l’APUO explique par ailleurs que « ces postes sont souvent ceux qui appuient directement les étudiants et étudiantes ».
L’U d’O crée un comité permanent du budget
Le budget 2017-2018 demeure provisoire et devra être déposé et adopté en mai 2017 par le Bureau des gouverneurs (BdG). C’est ainsi que le BdG a créé un comité permanent du budget, qui aura pour mandat de définir les mesures à adopter pour assurer l’équilibre du budget. Constitué de représentants de la communauté universitaire, ce comité comprend deux membres du corps professoral de l’U d’O.
Dans une lettre envoyée par courriel au recteur de l’U d’O, en date du 4 janvier 2017, Dekker a salué cette initiative tout en regrettant que les représentants du corps professoral aient été directement nommés par le Comité administratif de l’U d’O, sans la consultation préalable de l’APUO. Dekker a ainsi appelé à ce que ce « nouveau comité soit indépendant et paraisse indépendant de l’administration centrale » tout en soulignant que « le fait que ces nominations proviennent du comité administratif soit très problématique ».
Dekker a alors proposé la nomination de deux membres de l’APUO, Tyler Chamberlin et Christian Rouillard, afin de remplacer les représentants du corps professoral désignés par le BdG. L’APUO a fait savoir à La Rotonde qu’à ce jour, aucune réponse à ce sujet ne lui était parvenue.
L’APUO appelle à la concertation de la communauté universitaire
L’APUO a par ailleurs invité les instances de gouvernance de l’U d’O à participer à un débat ouvert avec la communauté universitaire sur la question des réductions budgétaires et sur l’élaboration du budget 2017-2018.
Dekker explique que l’objectif de cet évènement, qui se déroulera le mercredi 25 janvier entre 12 h et 12 h 50 à la salle 12102 du pavillon Desmarais, est de « sensibiliser la communauté concernant le budget afin qu’elle puisse être plus proactive et impliquée lorsque les consultations budgétaires auraient lieu lors des semaines et des mois à suivre ».