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Assemblée générale : Une motion fantôme hante la FÉUO

Clémence Labasse

Une motion pour l’Assemblée générale (AG) s’est volatilisée de l’ensemble dévoilé le mercredi 2 mars sur le site web de la Fédération étudiante (FÉUO). Déposée lors de la session d’automne, celle-ci avait pour objectif de faire voter les étudiants lors de l’AG sur la nécessité du poste de coordinateur de l’exécutif. Retour sur une disparition aussi énigmatique que l’objet même de la motion.

« Le 28 novembre dernier, j’ai eu une rencontre avec l’exécutif pour déposer et leur présenter ma motion. Nous avions récolté plus de 110 signatures. Je l’ai remise en main propre à Hadi Wess [ndlr. le vice-président aux affaires sociales]. Peu après, Vanessa Doriman [ndlr. la vice-présidente aux affaires universitaires] m’a demandé d’envoyer une copie électronique, ce que j’ai fait », se rappelle Justin Patrick, étudiant en troisième année du programme de science politique et d’histoire, et à la tête du groupe à l’origine de la motion disparue.

Celle-ci, intitulée « Motion pour abolir le poste de coordinateur de l’exécutif », porte sur un sujet sensible pour la FÉUO. En effet, le poste de coordinateur de l’exécutif, sur lequel La Rotonde s’était déjà penchée en octobre dernier, est peut-être un des emplois les mieux payés de la Fédération étudiante, mais aussi l’un des plus mystérieux.

Rémunéré à hauteur d’environ 60,000 $ par année, l’emploi présentement occupé par Jesse Root n’est pourtant encadré par aucune règle précise : celui-ci n’est mentionné ni dans la Constitution de la FÉUO, ni dans la Convention collective des employés du syndicat étudiant.

Être constitutionnel, ou ne pas être

Roméo Ahimakin, v.-p. aux services et communications de la FÉUO, explique que « dès que les motions sont soumises, le coordinateur de l’exécutif les prend et les transmet à la présidente du Conseil d’administration et de l’AG, qui s’assure de faire en sorte que ces motions soient à jour et rentrent dans notre mandat ».

« Les Assemblées générales sont la plus haute instance de la FÉUO », est-il pourtant indiqué dans la Constitution de l’organisme étudiant, à l’aléa 3.13.4., et les seules règles entourant la validité d’une motion sont qu’elle doit « être déposée auprès de la présidence au moins trois semaines avant la date prévue pour la réunion », et que pour être validée elle doit être accompagnée d’« une pétition [signée par] 100 membres au minimum, ou un vote au deux tiers du Conseil d’administration ».

Dans un échange de courriel, récupéré par La Rotonde, entre Justin Patrick et la présidente du Conseil d’administration, Katherine Giroux-Bougard, celle-ci explique à l’étudiant que bien qu’il soit correct de présumer que l’Assemblée générale est la plus haute instance de la FÉUO, « cela ne signifie pas que [les étudiants à l’AG] ont le pouvoir de contrevenir au règlement 3.2.3.1.11 qui délègue l’autorité du CA aux membres de l’exécutif en matière de gestion des ressources humaines ».

Elle explique également que la motion a été examinée par les conseillers juridiques de la FÉUO, qui sont parvenus à la décision que celle-ci contrevenait aux règlements de l’organisme.

Face à nos demandes de précisions, Ahimakin nous a redirigés vers la présidente du CA, qui peu avant nous avait pourtant déjà redirigés vers le vice-président aux communications. Recontactée, celle-ci n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue.

 

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