
Assemblée générale de la FÉUO : Une AG sans promotion, et sans motions
Par Clémence Labasse et Élise Vaillancourt
Toutes les étoiles étaient alignées pour que l’évènement fonctionne. Samedi 14 novembre, la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) allait tenir la troisième Assemblée générale de son histoire, sur le campus, à l’auditorium Marion. Alors qu’il semblait que les erreurs du passé avaient été prises en compte pour cette nouvelle édition, il a été dévoilé lundi dernier, sur le site de la FÉUO, entre deux paragraphes, qu’aucune motion n’y sera débattue.
Que va-t-il se passer le 14 novembre? À ce jour, personne ne pourrait le prévoir. Roméo Ahimakin, vice-président aux communications de la FÉUO, et président par intérim, s’avoue tout de même optimiste : « J’espère que tout le monde sera là, que le maximum d’étudiant sera là pour qu’on puisse avoir une discussion productive sur notre fédération étudiante. »
Cela étant, interrogé sur ce qui se passerait hypothétiquement si le quorum était atteint, le représentant reste vague. « La procédure normale suivra son cours. Nous, on fera nos présentations, suivies d’une période de questions. S’il y avait des motions, on en discuterait, mais là, on sera juste là pour répondre à toutes les questions », explique-t-il.
OÙ SONT PASSÉES LES MOTIONS?
Lors de la première édition de l’AG en novembre 2014, pas moins de cinq motions avaient été présentées, dont la motion controversée de grève apportée par le Mouvement Étudiant Révolutionnaire (MÉR). Malgré le manque de promotion pour l’AG à l’époque, la possibilité même d’une grève avait été assez envisageable pour mobiliser près de 300 étudiants au Centre Shaw où se tenait l’AG. Le quorum n’avait cependant jamais été atteint et les motions ont dû être transférées au Conseil d’administration de la FÉUO, où celles-ci ont été votées. Lors de la seconde AG, même scénario, six motions sont à débattre, mais seules 130 personnes se rendent au Centre Shaw.
Depuis cette période, des questions subsistent quant au processus encadrant le dépôt de motion. En avril, Brett Byers Lane avouait à La Rotonde ne pas comprendre pourquoi sept motions, dont cinq proposées par lui, avaient été rejetées par la FÉUO, bien qu’ils avaient accumulé le nombre de signatures requises. En effet, pour déposer une motion, il faut non seulement remplir un formulaire et justifier les tenants de sa motion, mais également récolter 100 signatures étudiantes.
Cette année, à en croire Ahimakin, il semblerait qu’aucune motion n’aura atteint les bureaux de la FÉUO à temps ou avec le nombre suffisant de signatures. Julien Ramirez, membre du MÉR, dénonce la contrainte temporelle imposée pour le dépôt des motions. Le groupe doit en effet se réunir en Assemblée générale avant de pouvoir proposer une motion ce qu’il est parfois impossible à faire en quelques semaines.
« Même s’il n’y a pas de motion déposée à l’avance, il n’y a pas de règles entourant les AG. On pourrait probablement en proposer une sur place… On peut au moins faire des demandes à l’exécutif », ajoute-t-il. « Il n’y a aucun code de procédure clair entourant l’AG ».
UN MANQUE DE COMMUNICATION FLAGRANT
L’Assemblée générale de ce mois-ci aura généralement été très peu publicisée. Dans la Constitution de la FÉUO, il est pourtant écrit que les étudiants doivent être au courant de sa tenue au moins quatre semaines avant que celle-ci ait lieu. Sur le campus, peu d’affiches promeuvent pourtant l’AG.
Dans un récent courriel de mises à jour de la FÉUO, l’accent était mis sur l’Assemblée activiste de la fin de semaine dernière, et l’Assemblée générale n’y apparaissait qu’en troisième.
Ramirez commente : « S’ils commencent à annuler des AG parce qu’ils ne font pas bien leurs jobs de communication et de promotion, on risque de ne jamais avoir d’AG… Ça avantage le C.A. et l’exécutif qu’il n’y ait pas d’AG, ça devient alors seulement eux qui prennent des décisions. »